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Avis de parution: « Le social-libéralisme, du label politique au concept scientifique », Raisons Politiques, n° 61, vol. 1, février 2016.

Vient de paraître l’article que j’ai écrit dans la revue Raisons Politiques. Revue de théorie politique (n° 61, vol. 1, février 2016): « Le social-libéralisme, du label politique au concept scientifique ».

Équivalent de social-traître pour les uns, de social-démocrate moderne pour les autres, le vocable social-libéral connaît un succès massif dans le débat politico-médiatique depuis le milieu des années 1990. Rompant avec les usages ordinaires du terme, cet article se propose d’esquisser les contours d’un véritable concept de social-libéralisme. À partir de l’analyse de contenu de 2000 textes d’intellectuels et de responsables politiques du Parti socialiste, il s’agit d’entrer dans le vif de la chair discursive et de répondre de manière documentée à une question centrale pour le devenir de la gauche européenne : comment les élites social-démocrates ont intégré dans leur manière de penser et de gouverner des éléments issus du néo-libéralisme et comment tentent-ils de le légitimer théoriquement ?

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Article payant accessible sur CAIRN ici.

Pour citer cet article: Thibaut Rioufreyt, « Le social-libéralisme, du label politique au concept scientifique », Raisons Politiques. Revue de théorie politique, n° 61, vol. 1, février 2016, pp. 115-127.

Fiche technique n° 1: la numérisation de cassettes audio

Cette fiche technique est consacrée à la numérisation de cassettes audio classiques (format 90min, grand format). Pour les mini-cassettes, utilisées fréquemment pour les dictaphones, il suffit d’utiliser un adaptateur.

Pour numériser vos cassettes audio, vous aurez besoin de deux outils : un petit appareil qui va lire votre cassette et convertir le signal sonore que vous pourrez connecter par USB sur votre ordinateur (un enregistreur-convertisseur) et un logiciel qui, dans la même temps, va enregistrer le signal émis. Le modèle d’enregistreur-convertisseur (USB Cassette Player) que j’utilise pour ma part est le suivant : KONIG Electronic HAV-CA10. Il s’avère peu cher et facile d’utilisation. Toutefois, il existe de nombreux modèles et marques tout aussi performants. La plupart des remarques et conseils donnés ici sont néanmoins valables pour les autres types de convertisseurs. J’utilise par ailleurs comme logiciel de traitement du son Audacity à la fois parce que c’est un logiciel libre, facile d’utilisation et développé par une communauté et non un seul geek au fin fond du Wisconsin susceptible d’arrêter du jour au lendemain le logiciel que vous utilisez depuis dix ans.

Sur l’enregistreur-convertisseur

Branchez la connexion USB à l’ordinateur et laisser le temps à l’ordinateur de trouver le pilote sur Internet. Cela peut prendre quelques minutes. Attention selon que vous utilisez Windows, Mac ou Linux, certains pilotes propriétaires peuvent avoir été conçus pour ne fonctionner que sur un seul système d’exploitation. Renseignez-vous donc avec d’acheter le premier convertisseur pas cher venu sur Internet ou en magasin.

Branchez un casque pour vérifier la sortie volume de l’enregistreur et si la K7 fonctionne.

Mettre le volume au maximum, sauf si cela sature, ce qui arrive rarement pour les enregistrements d’entretiens, sauf ceux avec des conditions d’enregistrement spécifiques (le fameux bar PMU avec la chaîne d’info en continu ou l’enceinte juste en-dessous de la table que vous avez choisi avec l’interviewé pour faire l’entretien).

Prévoyez une cassette « test » de musique afin de se faire un peu la main avec l’enregistreur sans risquer d’abîmer une cassette sur laquelle est enregistré un entretien important, par exemple si on a un doute sur le niveau de volume ou autre.

Rembobinez la cassette au début de la face A. Attention : si vous numérisez une cassette qui a été enregistrée par quelqu’un d’autre (par exemple le chercheur premier dans le cas de réanalyses, les faces A et B ne correspondent pas forcément au même entretien. Par ailleurs le chercheur premier ne commence pas forcément par la face A ni ne renseigne de manière précise, dans les cas de cassettes où une seule face est enregistrée, quelle est la face enregistrée. Par conséquent, je suggère d’enregistrer tout d’un bloc sans trop réfléchir et à retravailler l’ordre des séquences enregistrées lors de la phase du montage audio.

Appuyez sur le « Mode lecture » et sélectionnez l’icône loop. La K7 va automatiquement changer de face et commencer la lecture de l’autre face quand la première est terminée. Petit conseil : sélectionner l’icône loop fait que l’enregistrement peut continuer indéfiniment. Pour ne pas réenregistrer par mégarde la face A, il est conseillé de mettre un réveil à t+ 1h30 lorsqu’on lance un enregistrement. Cela permet d’arriver un peu avant la fin de la face B. Remarque pratique : les cassettes ne font en réalité jamais exactement 90 minutes. On constate en effet que la durée des enregistrements audio va toujours au-delà, parfois jusqu’à plus de vingt minutes supplémentaires et varie d’une cassette à l’autre. Il est probable que le procédé de fabrication des cassettes est tel que cela varie un peu d’une cassette à l’autre (longueur de bande) et que, pour cette raison, le fabricant garantit au moins 90 minutes de manière certaine. Cela implique qu’il faut toujours prévoir plus d’1h30 pour l’enregistrement d’une cassette et de s’organiser en conséquence dans le calendrier de numérisation.

Sur le logiciel Audacity

Définissez l’entrée audio dans Audacity. Assurez-vous qu’elle est définie sur l’entrée ligne en cliquant sur le menu à côté de l’icône du microphone. Sinon aller dans l’onglet « Édition » →

« Préférences » → « Réseau de microphones High definition »

Assurez-vous également de sélectionner si vous souhaitez que l’enregistrement se fasse en mono ou en stéréo. Pour ma part, je sélectionne la mono car c’est des fichiers enregistrés en wav mono que certains logiciels de transcription et de traitement du son comme Sonal peut importer.

Appuyez sur le bouton rouge « Record », puis appuyez sur « Play » sur votre lecteur de cassettes.

Il faut alors vérifier l’amplitude des fréquences. Si celle-ci est très faible, on risque de ne rien entendre sur l’enregistrement. Cela peut être dû à un enquêté parlant peu fort (notamment les plus âgés), à l’enregistreur cassette placé trop loin de l’enquêté lors de l’entretien ou dont le volume a été mal réglé. À l’inverse, si le spectre est trop large, c’est que le volume du son d’entrée est trop fort et que cela va faire saturer le logiciel, rendant l’enregistrement inaudible. Dans ce cas, il convient de baisser le niveau d’entrée du microphone jusqu’à obtenir un spectre raisonnable.

Lorsque vous avez terminé l’enregistrement, appuyez sur le bouton « Stop » avec le carré puis arrêtez votre lecteur de cassettes.

Regardez alors la courbe d’enregistrement pour voir s’il n’y a pas des passages non enregistrés, comme dans le cas où seule une des deux faces de la cassette a été utilisée. Si c’est le cas, l’amplitude des fréquences est très faible. Vous pouvez ensuite sélectionner la partie non enregistrée de la cassette pour pouvoir l’effacer et de ne pas alourdir inutilement votre fichier audio. Pour ce faire, il faut aller dans « Édition » → « Sélectionner ». S’affichent alors trois propositions en fonction desquelles vous placerez comme vous le souhaitez le curseur (le clic de la souris sur la piste audio) :

  • « Tout sélectionner » (inutile ici)

  • « Du début jusqu’au curseur » (utile si la partie inutile enregistrée est avant l’entretien)

  • « Du curseur à la fin » (utile si la partie inutile enregistrée est après l’entretien, comme lorsqu’on a fait tourner l’enregistrement trop longtemps et qu’on est revenu à la face A)

Toutefois, pour les extraits inutiles au milieu de l’entretien (notamment lié au passage de la face A à la face B), cette fonctionnalité n’est pas utilisable. Dans ce cas, deux options. La première consiste à sélectionner manuellement avec la souris le passage puis le couper (sans le coller) ; c’est le plus simple quand le passage en question est court mais très fastidieux et long quand il s’agit d’un extrait d’une dizaine de minutes. La seconde option consiste à placer le curseur au début du passage à couper puis entrer la position audio (type HH:MM:SS) dans le tableau « Fin de la sélection » en bas de la fenêtre. L’ensemble du passage est ainsi sélectionné et il n’y a plus qu’à couper (sans coller).

Cliquez sur l’onglet « Fichier » → « Enregistrer le nouveau projet sous ». Petit conseil : si vous êtes sous Windows, ne pas enregistrer sous « mes documents » ou dans « Ma bibliothèque » mais plutôt dans un dossier directement sur le bureau. Plus la racine du lieu où est enregistré le document est courte, plus c’est sûr.

Une fois le projet audacity enregistré, on peut exporter le fichier en un autre format audio plus polyvalent et/ou moins lourd. La fonction export en fichier PDF connaissant des problèmes sur Audacity (du moins certaines versions), l’astuce consiste à l’exporter en wav puis d’utiliser un logiciel de conversion de formats audio pour le transformer en mp3. Pour cela, il faut cliquer sur l’onglet « Fichier » → « Exporter en WAV ». Puis une fois le fichier Wav généré, vous fermez Audacity pour ouvrir votre logiciel de conversion audio comme par exemple Sound converter sous Ubuntu ou Freemake Audio Converter sous Windows. D’autres logiciels existent bien évidemment. Il vous suffira ensuite d’importer le fichier Wav pour le convertir et générer un nouveau fichier mp3 du même nom. Remarque : pensez ensuite à effacer le fichier wav qui prend de la place par rapport au mp3. Je conseille également d’effacer les fichiers de format audacity générés à chaque projet car ils prennent beaucoup de place sur le disque dur. Vous pouvez toujours par la suite rouvrir le fichier MP3 sur audacity pour effectuer un nouveau travail de montage ultérieur. À ce moment-là un nouveau projet audacity sera généré. Remarque importante : ce que vous gagnez en volume, vous le perdez en pérennité du format. En effet, les fichiers compressés comme le MP3 ou le ogg sont fortement déconseillés par les archivistes et les institutions de conservation des données, comme le CINES pour l’enseignement supérieur1. Les fichiers propriétaires comme le WMA sont également à éviter car les nouvelles versions des logiciels ne garantissent pas longtemps la lecture des fichiers anciens. Le wav est donc plus lourd mais constitue à ce jour le format pérenne par excellence pour le son, vous garantissant de pouvoir réécouter vos enregistrements sous au moins 10 ans.

Si ces conseils ont besoin d’être illustrés par des images en capture d’écran, ou si vous souhaitez lire d’autres tutoriels, présentant les autres manières de numériser le contenu des cassettes audio, voir ici.

1 Le CINES (Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur) est l’équivalent des Archives Nationales pour le numérique appliqué à l’Enseignement supérieur et la recherche. Il propose un certain nombre de services dont son interface FACILE (http://facile.cines.fr/) sur laquelle vous pouvez déposer vis fichiers afin d’en vérifier la pérennité et bénéficier de conseils sur leur éventuelle conversion.


Licence Creative Commons
Fiche technique n° 1: la numérisation de cassettes audio de Thibaut Rioufreyt est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Séance 4 séminaire HiSoPo: Le néo-libéralisme, genèse revisitée et étrange postérité, 15 mars 2016

La prochaine séance du séminaire HiSoPo (Histoire sociale des idées politiques) portera sur « Le néo-libéralisme, genèse revisitée et étrange postérité » et sera organisée autour de deux communications:

  • Jean Solchany (MCF en histoire contemporaine à l’IEP de Lyon, LARHRA) : sur son ouvrage Wilhelm Röpke, l’autre Hayek. Aux origines du néolibéralisme, Paris, Publications de la Sorbonne, 2015.
  • Thibaut Rioufreyt (Docteur en science politique, Chercheur associé au laboratoire Triangle, Lyon) : « Du néo- au social-libéralisme, une étonnante filiation »

Les deux interventions seront discutées par François Denord (Chargé de recherche CNRS en sociologie, CESSP-CSE/EHESS).

La séance aura lieu le 15 mars 2016, entre 14h et 17h, en Salle du Conseil de Sciences Po, 13 rue de l’Université, Paris, 75007, 5ème étage. Pour plus de détails, voir le programme des séances du séminaire sur le carnet hypothèses du groupe HiSoPo.

Séminaire international : « Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale : changements politiques et contestation sociale »

Le séminaire international « Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale : changements politiques et contestation sociale » aura lieu le 26-27 janvier 2016 à l’ENS de Lyon.


Organisateurs

  • Université Lyon 2
  • Université Aix-Marseille
  • Laboratoire Triangle (UMR CNRS 5206)
  • LEST (UMR CNRS 7317)

Présentation

Ce séminaire international s’inscrit dans la continuité des travaux menés dans le cadre du programme Capes-Cofecub« Conflits sociaux, travail et politique : le Brésil et la France dans la mondialisation » entre 2012 et 2015. Ce programme de recherche a permis de réunir des équipes de deux universités, membres de l’Institut des Amériques Pôle Sud Est (Université Aix-Marseille et Université Lumière Lyon 2) ainsi que deux laboratoires de recherche, UMR CNRS (LEST et Triangle). Du côté brésilien, ce sont également des équipes de recherche provenant de deux universités (Universidade de Sao Paulo, Universidade de Campinas) qui ont été impliquées.
Le séminaire entend prolonger et élargir les problématiques de recherche qui ont été au cœur de cette recherche commune, en inscrivant la compréhension des dynamiques de contestation sociale dans celle des changements socio-économiques et des effets sur les politiques sociales. L’objectif consiste également à discuter des outils des la comparaison en interrogeant à la fois les catégories analytiques utilisées et les objets de la comparaison : comment comparer les politiques néo-libérales et les dynamiques de conflits sociaux dans les deux pays alors que les histoires de ces formations sociales sont très différentes et que les mécanismes d’intégration régionale n’ont pas la même dynamique ? Il s’agit, en ce sens, de contribuer au rapprochement des travaux sur le syndicalisme et les conflits sociaux de façon durable, à la fois entre deux Universités du Pôle Sud Est et entre des équipes de science politique et de sociologie brésilienne et française.

Pour y répondre, l’introduction du séminaire se centrera sur la définition des formes que prend le néo-libéralisme en France et au Brésil. On peut penser qu’au-delà de lignes générales très larges communes, les enjeux sont spécifiques dans chaque pays : alors que la France hérite d’un Etat social et de droits sociaux développés clairement ciblés par les forces sociales et politiques acquises au néo-libéralisme, en particulier au niveau de l’intégration européenne, ce n’est pas le cas au Brésil, où c’est plutôt l’héritage « développementaliste » qui est en cause, et où, depuis l’arrivée du PT au pouvoir, des orientations « néo-développementaliste » ont dominé, suivant ainsi les politiques de l’ensemble des pays du Cône Sud.

On s’efforcera également de mettre l’accent sur l’enjeu des modes de catégorisation – institutionnelles et scientifiques – des réalités sociales et politiques, à la fois communs et spécifiques dans les deux pays. Cet enjeu sera au centre de la première partie du séminaire qui croisera les mêmes questionnements sur des phénomènes que l’on peut rapprocher, tels la mobilisation de la catégorie de « classes moyennes » dans les champs politiques et académiques, ou les modes de représentation et de catégorisation des mondes paysans.

Les formes de la contestation sociale seront traitées dans un second temps du séminaire, avec, notamment, des approches comparatives de la conflictualité au travail, ainsi que de mouvements animés par des groupes sociaux privés de logis ou de « travailleurs sans terre ».

La dernière partie concernera essentiellement les dynamiques contradictoires du mouvement syndical, confronté dans les deux pays à la fois aux effets de la mondialisation néo-libérale sur la précarisation du salariat, aux implications de ses modes d’institutionnalisation, et à d’importantes recompositions organisationnelles.

Le séminaire est ouvert au public. Son organisation a été rendue possible grâce au soutien financier de la FMSH, de l’Institut des Amériques, du LEST et de TRIANGLE.


Programme

Le séminaire international se déroule à Lyon, dans les locaux de l’ENS (site Monod, salle 1 place de l’Ecole)

Mardi 26 janvier 2016 – 9h30-12h30

Introduction générale

Sophie Béroud (France), Armando Boito (Brésil), Paul Bouffartigue (France), Andréia Galvao (Brésil) : « Brésil et France : trajectoires des formations sociales et formes du néo-libéralisme »

1-Regards croisés sur les catégories analytiques de la comparaison

  • Armando Boito (Brésil) : « La participation subordonnée des mouvements populaires au front “néoveloppementaliste” (2002-2014) »
  • Thibaut Rioufreyt (France) : « Gouvernements PS et « néolibéralisme » en France (1997-2015) »
  • Paul Bouffartigue (France) : « La notion de classes moyennes dans les champs académiques et politiques en France »
  • Savio Cavalcante (Brésil) et Santiane Arias (Brésil) : « Le concept de classe moyenne dans le débat brésilien : les enjeux théoriques et politiques »

Mardi 26 janvier 2016 – 14h-17h

2-Intégration régionale et politiques sociales : les formes de la contestation

  • Tatiana Berringer (Brésil) : « Les mouvements sociaux et syndicaux face aux processus d’intégration régionale en Amérique du Sud »
  • Luciana Henrique, « La transformation du MST et de sa base sociale dans les années 2000 : des paysans ou des prolétaires ? »
  • Savio Calvacante (Brésil) et Santiane Arias (Brésil) : « Les classes moyennes et la réforme du modèle néolibéral au Brésil »
  • Mustapha El Miri (France) : « La mobilisation électorale cachée des classes populaires »

Mercredi 27 janvier 2016 9h30-12h30

3- Dynamiques nationales et régionales du syndicalisme

  • Ludmila Abillo (Brésil) : « Les « moto-boys » de Sao Paulo : formes de mobilisation collective et distance au syndicalisme »
  • Charles Berthonneau (France) : « Redéployer l’action syndicale dans les secteurs précarisés du marché de l’emploi : éléments pour une sociologie du travail militant dans les Unions locales de la CGT »
  • Cristina Nizzoli (France) : « Le syndicalisme au prisme des rapports sociaux de sexe, de race et de classe. Le cas du secteur de la propreté en France »
  • Elise Roullaud (France) : « Contester la Politique agricole commune : étude du répertoire d’action de la Confédération paysanne »

Mercredi 27 janvier 2016 14h-16h

3- Dynamiques nationales et régionales du syndicalisme

  • Baptiste Giraud (France) et Paula Marcellino (Brésil) : « Les transformations de la conflictualité du travail au Brésil et en France »
  • Sophie Béroud (France) et Andréia Galvao (Brésil) : « Dynamiques des syndicalismes : entre institutionnalisation et recomposition »

Conclusion générale par Héléna Hirata


Les participants

Brésiliens (Centre de recherche : CEMARX, Unicamp)

  • Ludmila Abillo : post-doctorante à l’Université de Sao Paulo
  • Tatiana Berringer : doctorante à l’Unicamp
  • Armando Boito : professeur à l’Unicamp
  • Savio Cavalcante : professeur à l’Université de Sao Paulo
  • Andréia Galvao : professeure à l’Unicamp
  • Paula Marcellino : professeure à l’Université de Sao Paulo

Français (centres de recherche : LEST et TRIANGLE)

  • Sophie Béroud : maître de conférence à l’Université Lyon II (TRIANGLE)
  • Charles Berthonneau : doctorant (LEST)
  • Paul Bouffartigue : Directeur de recherche CNRS (LEST)
  • Baptiste Giraud : Maitre de conférence Aix Marseille Université (LEST)
  • Thibaut Rioufreyt : Post-doctorant (TRIANGLE)
  • Mustapha El Miri : Maitre de conférence Aix Marseille Université (LEST)
  • Elise Roullaud : Post-doctorante (TRIANGLE)
  • Cristina Nizzoli : Post-doctorante (LEST)

Discutante des travaux du colloque : Helena Hirata, Directrice de recherche émérite (GTM)

Nouveau tutoriel dépôt publications dans HAL, CCSD

HAL est une plate-forme ouverte destinée au dépôt et à la diffusion d’articles scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, et de thèses, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. On ne peut que soutenir cette initiative libre qui permet aux chercheurs de pouvoir archiver de manière pérenne leurs publications sans en être dépossédés.

Le CCSD (Centre pour la communication scientifique directe / CNRS)  vient de créer un nouveau tutoriel  pour  aider les chercheurs et enseignants-chercheurs à déposer leurs publications dans HAL. Ce nouveau tutoriel très visuel et bien documenté est plutôt destinée à aider aux dépôts de publications. Cependant, il peut être utilisé pour vous aider à déposer les références de vos publications, également appelées « métadonnées » dans le tutoriel. Vous le trouverez ici:  http://www.slideshare.net/OAccsd/dposer-dans-hal-mode-demploi

Formation « Le marqueur, le ciseau et le tube de colle version 2.0. Formation à deux logiciels d’aide à l’analyse qualitative : Atlas.ti et Sonal », ENS de Lyon, 16 octobre 2015

J’organise un atelier d’initiation à deux logiciels d’aide à l’analyse qualitative intitulée : « Le marqueur, le ciseau et le tube de colle version 2.0. Formation à deux logiciels d’aide à l’analyse qualitative : Atlas.ti et Sonal ». Cette session est organisée dans le cadre des Ateliers des pratiques numériques (APN), co-organisés par par les laboratoires lyonnais suivants : le Centre Max Weber (UMR 5283) / Environnement Ville Société (UMR 5600) / Triangle (UMR 5206), le LARHRA et HiSoMA. L’atelier aura lieu le 16 octobre 2015, de 14h à 18h, en salle R253, à l’ENS de Lyon (site Descartes).

Présentation de l’atelier

Derrière le vocable un peu bizarre de CAQDAS (computer-assisted qualitative data analysis software), existe toute une série de logiciels d’aide à l’analyse qualitative. Encore peu utilisés en France, ces outils peuvent s’avérer extrêmement utiles depuis le traitement des matériaux (la transcription des bandes son) jusqu’à leur analyse (via la création de catégories interprétatives qui peuvent se recouper) en passant par toute une série d’opérations (annotation, création de liens entre les documents, etc.) Cette formation vise moins à apprendre à utiliser tel ou tel logiciel qu’à donner une série d’informations pratiques et surtout de réflexions méthodologiques permettant à ceux qui seraient intéressés d’y voir plus clair avant de se lancer. La première partie de l’atelier sera consacrée à répondre à quelques grandes questions, suivant une réflexion problématique progressive :

  1. Est-ce qu’un CAQDAS est l’outil le plus adapté à la problématique qui est la mienne et au corpus que j’ai construit ? Les logiciels de statistique textuelle (analyse automatique) ou d’analyse par registre (analyse semi-automatique) ne seraient-ils pas plus adaptés ?
  2. Si c’est effectivement le cas, est-ce que cela vaut le coup ? La question ici n’est plus de savoir si cela me servirait mais de mesurer le rapport entre ce que ça peut m’apporter et ce que cela exige de moi. Les CAQDAS sont d’un usage relativement simple, ce d’autant plus qu’ils ont été conçus pour la plupart à partir des pratiques de travail des chercheurs qualitatives, voire par ces derniers eux-mêmes. Il y a néanmoins un coût d’entrée à la fois pratique pour l’apprentissage du logiciel et intellectuel pour penser son usage et se l’approprier.

Une fois ces deux grandes questions liminaires posées, une fois actée la décision de recourir à un CAQDAS, un nouveau problème se pose à l’apprenti-utilisateur : quel logiciel choisir ? Pourquoi celui-là plutôt qu’un autre ? Cette étape est malheureusement trop souvent impensée et le choix se fait le plus souvent selon l’opportunité qui se présente ou la facilité avec laquelle on peut se le procurer. Choisir untel plutôt qu’un autre n’est pas anodin. De là deux questions qu’il convient de se
poser :

  1. Quel est l’outil le plus adapté à mes moyens ? Moyens financiers dans la mesure où, parmi les CAQDAS, les logiciels propriétaires sont d’un coût à l’unité relativement élevé, en tout cas trop cher pour bon nombre de précaires. Moyens linguistiques également dans la mesure où, dans certains cas, le tutoriel comme l’interface ne sont pas disponibles en langue française.
  2. Quel est l’outil le plus adapté à mes besoins ? Les CAQDAS forment une grande famille parmi laquelle les logiciels ne font pas tout à fait la même chose, ne reposent pas tout à fait sur la même épistémologie embarquée. À cet égard, il convient de se prémunir contre la présentation commerciale de certains de ces outils qui, étant d’abord des produits à vendre sur un marché concurrentiel, prétendent tout faire et ne pas avoir de préférence méthodologique ou théorique.

Au terme de cette réflexion problématique, la deuxième partie de la formation visera à entrer cette fois dans l’utilisation de deux CAQDAS : Atlas.ti et Sonal. Il ne s’agira pas d’une formation technique pour apprendre à utiliser ces logiciels mais de se faire une idée plus précise de leurs fonctionnalités et de leur application à des questions de recherche. Non pas comment utiliser le logiciel mais comment je pourrais l’utiliser pour répondre à tel problème de terrain ? Sur la base d’exemples tirés d’enquêtes empiriques réalisées ou en cours, il s’agira de montrer l’usage respectif d’Atlas.ti et Sonal pour l’analyse qualitative d’entretiens, sous leur forme transcrite pour le premier,
à partir directement de l’enregistrement sonore pour le second, mais aussi les vertus qu’il y a à combiner dans une même enquête ces logiciels.

Atlas.ti permet de centraliser et de traiter toutes sortes de documents tapuscrits : des notes de terrains, des retranscriptions d’entretiens, des notes de lectures ou de séminaires, des éléments bibliographiques, des récits intermédiaires, des textes de communication, etc. Nous reviendrons sur quatre des vertus principales de ce logiciel dans leur traitement :

  1. coder les extraits de documents, c’est-à-dire leur attribuer des étiquettes liées à des
  2. catégories d’analyse
  3. permettre une gestion et une navigation facile et rapide entre les documents ;
  4. aider à la conceptualisation, à travers la création et la visualisation de liens et de
  5. regroupements entre les codes
  6. annoter ses hypothèses, idées, débuts d’interprétation de apssages à travers la création de mémos

Sur le plan du codage et de la navigation dans les résultats, Sonal s’apparente largement à ce que propose Atlas.ti, à deux exceptions près. D’une part, le travail de codage repose sur des « thématiques » et des « mots clés » et non sur des « codes ». On est donc plus dans une logique d’indexation thématique ou de chapitrage que dans une logique de codage à proprement parler.

D’autre part, la segmentation des matériaux est d’abord pensée pour s’opérer sur la bande sonore plutôt que sur le texte (même s’il est également possible de le faire sur le texte seul). On « découpe » la bande (ou le texte) en « extraits » qui, si on leur associe une thématique, sont représentés par des marqueurs colorés « collés » sur la bande. Un peu comme si l’on utilisait des feutres marqueurs directement sur la bande.

Dépôt numérique des publications et des données de la recherche – Tutoriels INIST

Si cela peut paraître très technique ou très lointain à certains collègues, la question de l’archivage numérique pérenne et de la mise à disposition en ligne des données d’enquête doit être posée. Soit la communauté scientifique s’investit dans ce débat, s’approprie ces outils et pense leurs usages pour améliorer nos pratiques de recherche, partager nos savoirs, sauvegarder le patrimoine scientifique. Soit elle se verra imposer de l’extérieur des normes contraignantes qui auront des effets très directs sur notre travail, que ce soit par les institutions politiques ou bureaucratiques, soit par les groupes privés qui, comme les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), orientent déjà très largement nos pratiques numériques. À la fois parce que le « tournant numérique » peut être une vraie chance pour les sciences sociales et parce que de réelles menaces d’hétéronomie pèsent sur elles à travers la question numérique, Il s’agit donc par ce billet de contribuer à nourrir la réflexion et à donner les ressources pour s’approprier certains outils mis à disposition de la communauté scientifique.

Pour accompagner les équipes de recherche qui soumettent un projet dans le cadre d’Horizon 2020, l’Inist-CNRS propose une série de tutoriels multimédias sur le libre accès aux résultats de la recherche : http://www.inist.fr/?-Tutoriels-multimedias-H2020-. Le premier tutoriel aborde les principes généraux de dépôt des publications et données de la recherche dans le cadre d’Horizon 2020. Les cinq autres tutoriels détaillent la rédaction d’un DMP (Data Management Plan), c’est-à-dire plan de gestion des données et un tutoriel explique le dépôt des données de recherche dans un entrepôt.

Conférence: Clément Viktorovitch, « L’analyse qualitative de données assistée par ordinateur (CAQDAS). Méthodologies, applications, chausses-trapes », ENS de Lyon, 21 septembre 2015.

Une conférence intitulée « L’analyse qualitative de données assistée par ordinateur (CAQDAS). Méthodologies, applications, chausses-trapes » sera donnée par Clément Viktorovitch, Docteur en science politique et chercheur associé au Laboratoire Communication et Politique (IRISSO – UMR 7170). Cette conférence inaugurera le module « Analyse Qualitative/CAQDAS » des Ateliers Pratiques Numériques. J’aurai le plaisir et l’honneur d’introduire la séance et de discuter l’intervention. La conférence aura lieu le 21 septembre 2015, à 14h, en salle R253, à l’ENS de Lyon (Site Descartes). Pour avoir accès au power-point et à l’enregistrement de la conférence, veuillez vous rendre sur la page dédiée à l’événement sur le site du laboratoire Triangle.

6ème Congrès de l’AFS – RT 27 « Sociologie des intellectuels et de l’expertise », Saint-Quentin-en-Yvelines, 29 juin-2 juillet 2015

Du 29 juin au 2 juillet 2015 a eu lieu à Saint-Quentin-en-Yvelines le 6ème congrès de l’AFS (Association française de sociologie). Dans ce cadre, le réseau thématique RT27 « Sociologie des intellectuels et de l’expertise : savoirs et pouvoirs », a organisé sept sessions. Quatre sessions blanches ont ainsi été organisées sur les « savoirs d’État », les « Critiques et scientifiques face aux arts et à la littérature », « Le droit et les idées politiques comme faits sociaux » et « Scientifiques et intellectuels entre mondes savants, structure extra-académiques, et espace militant ». Trois autres sessions ont porté sur des thématiques spécifiques détaillées ci-dessous, la première étant directement liée au thème général du congrès. Des sessions particulières ont ainsi été consacrées au rôle des experts dans la naturalisation du monde social, aux sciences humaines et sociales en temps de guerre et à l’engagement des intellectuels au sein des associations. Vous trouverez le lien vers la page web de l’événement sur le site du RT 27 (RT27_6e_Congrès_AFS_2015_07) ainsi que ci-joint l’appel à communications (Appel-a-communication-AFS-RT27-congres2015) et le programme des sessions (RT27-congres2015_programme).

13e Congrès de l’AFSP – ST23 « Remettre l’idéologie sur le métier ? La place des « idées » dans la profession politique », Aix-en-Provence, 22-24 juin 2015

Du 22 au 24 juin 2015 a eu lieu à Aix-en-Provence le 13ème congrès de l’AFSP (Association française de science politique). Dans ce cadre, la section thématique ST23 « Remettre l’idéologie sur le métier ? La place des « idées«  dans la profession politique », a organisé deux sessions auxquelles j’ai participé, la première sur les « Les « professionnels des idées » hors des partis politiques » et la seconde sur « Comment saisir les idées dans les partis politiques ? ». Vous trouverez le lien vers la page web de l’événement sur le site de l’AFSP (Congrès_AFSP_2015) ainsi que ci-joint l’appel à communications (AAC_ST23_AFSP_2015) et le programme des sessions (ST23_programme_sessions).