Séminaire international : « Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale : changements politiques et contestation sociale »

Le séminaire international « Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale : changements politiques et contestation sociale » aura lieu le 26-27 janvier 2016 à l’ENS de Lyon.


Organisateurs

  • Université Lyon 2
  • Université Aix-Marseille
  • Laboratoire Triangle (UMR CNRS 5206)
  • LEST (UMR CNRS 7317)

Présentation

Ce séminaire international s’inscrit dans la continuité des travaux menés dans le cadre du programme Capes-Cofecub« Conflits sociaux, travail et politique : le Brésil et la France dans la mondialisation » entre 2012 et 2015. Ce programme de recherche a permis de réunir des équipes de deux universités, membres de l’Institut des Amériques Pôle Sud Est (Université Aix-Marseille et Université Lumière Lyon 2) ainsi que deux laboratoires de recherche, UMR CNRS (LEST et Triangle). Du côté brésilien, ce sont également des équipes de recherche provenant de deux universités (Universidade de Sao Paulo, Universidade de Campinas) qui ont été impliquées.
Le séminaire entend prolonger et élargir les problématiques de recherche qui ont été au cœur de cette recherche commune, en inscrivant la compréhension des dynamiques de contestation sociale dans celle des changements socio-économiques et des effets sur les politiques sociales. L’objectif consiste également à discuter des outils des la comparaison en interrogeant à la fois les catégories analytiques utilisées et les objets de la comparaison : comment comparer les politiques néo-libérales et les dynamiques de conflits sociaux dans les deux pays alors que les histoires de ces formations sociales sont très différentes et que les mécanismes d’intégration régionale n’ont pas la même dynamique ? Il s’agit, en ce sens, de contribuer au rapprochement des travaux sur le syndicalisme et les conflits sociaux de façon durable, à la fois entre deux Universités du Pôle Sud Est et entre des équipes de science politique et de sociologie brésilienne et française.

Pour y répondre, l’introduction du séminaire se centrera sur la définition des formes que prend le néo-libéralisme en France et au Brésil. On peut penser qu’au-delà de lignes générales très larges communes, les enjeux sont spécifiques dans chaque pays : alors que la France hérite d’un Etat social et de droits sociaux développés clairement ciblés par les forces sociales et politiques acquises au néo-libéralisme, en particulier au niveau de l’intégration européenne, ce n’est pas le cas au Brésil, où c’est plutôt l’héritage « développementaliste » qui est en cause, et où, depuis l’arrivée du PT au pouvoir, des orientations « néo-développementaliste » ont dominé, suivant ainsi les politiques de l’ensemble des pays du Cône Sud.

On s’efforcera également de mettre l’accent sur l’enjeu des modes de catégorisation – institutionnelles et scientifiques – des réalités sociales et politiques, à la fois communs et spécifiques dans les deux pays. Cet enjeu sera au centre de la première partie du séminaire qui croisera les mêmes questionnements sur des phénomènes que l’on peut rapprocher, tels la mobilisation de la catégorie de « classes moyennes » dans les champs politiques et académiques, ou les modes de représentation et de catégorisation des mondes paysans.

Les formes de la contestation sociale seront traitées dans un second temps du séminaire, avec, notamment, des approches comparatives de la conflictualité au travail, ainsi que de mouvements animés par des groupes sociaux privés de logis ou de « travailleurs sans terre ».

La dernière partie concernera essentiellement les dynamiques contradictoires du mouvement syndical, confronté dans les deux pays à la fois aux effets de la mondialisation néo-libérale sur la précarisation du salariat, aux implications de ses modes d’institutionnalisation, et à d’importantes recompositions organisationnelles.

Le séminaire est ouvert au public. Son organisation a été rendue possible grâce au soutien financier de la FMSH, de l’Institut des Amériques, du LEST et de TRIANGLE.


Programme

Le séminaire international se déroule à Lyon, dans les locaux de l’ENS (site Monod, salle 1 place de l’Ecole)

Mardi 26 janvier 2016 – 9h30-12h30

Introduction générale

Sophie Béroud (France), Armando Boito (Brésil), Paul Bouffartigue (France), Andréia Galvao (Brésil) : « Brésil et France : trajectoires des formations sociales et formes du néo-libéralisme »

1-Regards croisés sur les catégories analytiques de la comparaison

  • Armando Boito (Brésil) : « La participation subordonnée des mouvements populaires au front “néoveloppementaliste” (2002-2014) »
  • Thibaut Rioufreyt (France) : « Gouvernements PS et « néolibéralisme » en France (1997-2015) »
  • Paul Bouffartigue (France) : « La notion de classes moyennes dans les champs académiques et politiques en France »
  • Savio Cavalcante (Brésil) et Santiane Arias (Brésil) : « Le concept de classe moyenne dans le débat brésilien : les enjeux théoriques et politiques »

Mardi 26 janvier 2016 – 14h-17h

2-Intégration régionale et politiques sociales : les formes de la contestation

  • Tatiana Berringer (Brésil) : « Les mouvements sociaux et syndicaux face aux processus d’intégration régionale en Amérique du Sud »
  • Luciana Henrique, « La transformation du MST et de sa base sociale dans les années 2000 : des paysans ou des prolétaires ? »
  • Savio Calvacante (Brésil) et Santiane Arias (Brésil) : « Les classes moyennes et la réforme du modèle néolibéral au Brésil »
  • Mustapha El Miri (France) : « La mobilisation électorale cachée des classes populaires »

Mercredi 27 janvier 2016 9h30-12h30

3- Dynamiques nationales et régionales du syndicalisme

  • Ludmila Abillo (Brésil) : « Les « moto-boys » de Sao Paulo : formes de mobilisation collective et distance au syndicalisme »
  • Charles Berthonneau (France) : « Redéployer l’action syndicale dans les secteurs précarisés du marché de l’emploi : éléments pour une sociologie du travail militant dans les Unions locales de la CGT »
  • Cristina Nizzoli (France) : « Le syndicalisme au prisme des rapports sociaux de sexe, de race et de classe. Le cas du secteur de la propreté en France »
  • Elise Roullaud (France) : « Contester la Politique agricole commune : étude du répertoire d’action de la Confédération paysanne »

Mercredi 27 janvier 2016 14h-16h

3- Dynamiques nationales et régionales du syndicalisme

  • Baptiste Giraud (France) et Paula Marcellino (Brésil) : « Les transformations de la conflictualité du travail au Brésil et en France »
  • Sophie Béroud (France) et Andréia Galvao (Brésil) : « Dynamiques des syndicalismes : entre institutionnalisation et recomposition »

Conclusion générale par Héléna Hirata


Les participants

Brésiliens (Centre de recherche : CEMARX, Unicamp)

  • Ludmila Abillo : post-doctorante à l’Université de Sao Paulo
  • Tatiana Berringer : doctorante à l’Unicamp
  • Armando Boito : professeur à l’Unicamp
  • Savio Cavalcante : professeur à l’Université de Sao Paulo
  • Andréia Galvao : professeure à l’Unicamp
  • Paula Marcellino : professeure à l’Université de Sao Paulo

Français (centres de recherche : LEST et TRIANGLE)

  • Sophie Béroud : maître de conférence à l’Université Lyon II (TRIANGLE)
  • Charles Berthonneau : doctorant (LEST)
  • Paul Bouffartigue : Directeur de recherche CNRS (LEST)
  • Baptiste Giraud : Maitre de conférence Aix Marseille Université (LEST)
  • Thibaut Rioufreyt : Post-doctorant (TRIANGLE)
  • Mustapha El Miri : Maitre de conférence Aix Marseille Université (LEST)
  • Elise Roullaud : Post-doctorante (TRIANGLE)
  • Cristina Nizzoli : Post-doctorante (LEST)

Discutante des travaux du colloque : Helena Hirata, Directrice de recherche émérite (GTM)