Archives de catégorie : Actualités

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Cette rubrique « Actualités » recense toutes les informations en lien avec mes activités:
  • actualité scientifique: événements que j’organise, auxquels je participe (colloques, séminaires, conférences, formations, etc.)
  • actualité éditoriale: sortie en librairie, publication d’articles, dépôt en ligne sur la banque de dépôt HAL-SHS, etc.
  • actualité du site: publication de guides méthodologiques, de fiches techniques ou de tutoriels pédagogiques
L’actualité en lien avec des publications ou des événements qui ne me concernent pas directement mais qui me paraissent intéressants est également disponible dans cette rubrique.

Avis de parution : « Vers un social-libéralisme en acte… », in Changements politiques et classes sociales, L’Harmattan, 2020

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution de ma dernière publication :

« Chapitre II – Vers un social-libéralisme en acte : Les politiques publiques des gouvernements Jospin (1977-2002), Ayrault et Valls (2012-2015) », in Béroud Sophie, Boiti Armando, Bouffartigue Paul & Galvão Andréia, Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale. Volume 1 : Changements politiques et classes sociales, Paris, L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », 2020, pp. 75-97.

Résumé

Les socialistes français au pouvoir sont-ils des néo-libéraux en pratique, ne se démarquant de la droite que sur le seul plan rhétorique ou sur le plan sociétal ? Esquissent-ils au contraire les contours d’une social-démocratie adaptée au monde contemporain, voire d’un post-socialisme ? Un certain nombre de travaux de sociologie de l’action publique ont contribué à répondre à ces questions en montrant bien que si les socialistes réfutent le néo-libéralisme doctrinaire, il semblent bien avoir adopté de fait au moins en partie le néo-libéralisme gestionnaire. Si cette distinction est fort utile, elle oblige à ne pas se contenter de l’analyse des discours publics ou des textes partisans et à étudier de près les politiques publiques menées par les gouvernements socialistes. Dans cette perspective, ce chapitre porte sur les réformes menées par les gouvernements Jospin (1997-2002), Ayrault (2012-2014) et Valls (2014- ?). Loin de prétendre faire un bilan exhaustif des politiques publiques menées, il se concentre sur deux types de politiques publiques dont la filiation avec certaines variantes du néo-libéralisme sont très nettes : les politiques dites « actives » de l’emploi d’une part, la politique de la concurrence et de « flexi-sécurité », d’autre part.

Vous pourrez également trouver une traduction portugaise de ce chapitre, publiée un an plus tôt ici : « Rumo a um social-liberalismo em ação: as políticas públicas dos governos Jospin (1997-2002), Ayrault e Valls (2012-2015) », traduction en portugais par Andréia Galvao, in Armando Boito, Sophie Béroud, Paul Bouffartigue et Andréia Galvão (dir.), O Brasil e a França na mundialização neoliberal: mudanças políticas e contestações sociais, São Paulo, Alameda, 2019, pp. 59-78.

Avis de parution : « Destituer les citoyens, contraindre les individus. Le néo-libéralisme contre la démocratie », Consecutio Rerum, 23/12/2020

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution d’un article consacré aux rapports entre néolibéralisme et démocratie dans une perspective d’histoire sociale des idées politiques, à la croisée de l’histoire des idées et de l’enquête de terrain en sciences sociales.

« Destituer les citoyens, contraindre les individus. Le néo-libéralisme contre la démocratie », Consecutio Rerum, vol. 5, n° 9 : « Démocratie et néolibéralisme » coordonné par Nathanaël Colin-Jaeger et Carolina Verlengia, 23/12/2020, pp. 133-160.

Résumé

Cet article propose d’interroger les rapports entre néo-libéralisme et démocratie sous trois angles. Le néo-libéralisme est un projet anti-démocratique en ce qu’il vise à restreindre le principe et le champ d’application de la souveraineté populaire afin que celle-ci ne puisse remettre en cause l’ordre spontané du marché. L’hégémonie néolibérale atteint par ailleurs aux conditions mêmes de possibilité de la démocratie en rendant la constitution d’un demos beaucoup plus compliquée. Le néolibéralisme constitue en effet un régime de subjectivation/assujettissement, produisant un sujet néolibéral en tension avec la figure du citoyen. Enfin, le néolibéralisme est autoritaire par son exercice même du pouvoir étatique, en tant que gouvernementalité contraignant les individus et cherchant à en modeler/orienter le comportement à travers notamment les politiques de contrôle sociale des chômeurs ou la mise en place de nudges.

Avis de parution : « Inquiry on territorial governance in Brittany and Wales », Qualitative Research, 20/07/2020

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution d’un article co-écrit avec Alistair Cole portant sur la réanalyse d’une enquête comparative sur la gouvernance de régions social-démocrates en Europe. L’article porte plus précisément sur les enjeux de méthodes et l’usage de logiciels d’aide à l’analyse qualitative.

(with Alistair Cole), « Inquiry on territorial governance in Brittany and Wales: reanalysis of qualitative data by using CAQDAS in a comparative setting », Qualitative Research, first published 20/07/2020, URL : https://doi.org/10.1177/1468794120937622.

Abstract

This article elucidates the methodological issues around reanalysis, by comparing the treatment of a corpus of 52 interviews in two European regions by two researchers. The primary data were initially analysed by the principal investigator using a method similar to content analysis and with the help of NVivo 12. It was then reanalysed by a second researcher who did not participate in the interview campaign, using a more inductive method of qualitative discourse analysis assisted by Atlas-ti 8. The overarching conclusion confirms the usefulness of combining these methods of analysis. The article is a contribution to the literature on the use of CAQDAS in the context of the reuse of data.

Ouverture de ContribUniv, Plateforme de démocratie participative de l’ESR

Je relaye une info concernant l’ouverture de la plateforme ContribUniv. L’objectif de cette plateforme participative est de constituer une agora virtuelle afin de construire collectivement un projet de refondation de l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR).

Le dispositif a été conçu de manière à permettre à chacun·e de participer de manière pleine et entière, c’est-à-dire : échanger et débattre autour de points précis, contribuer aux textes existants, faire de nouvelles propositions ou encore voter.

Des textes ont été rédigés à partir d’un travail de synthèse des propositions portées par différents collectifs et instances représentatives de l’ESR depuis des années ainsi que des controverses qui animent la communauté académique sur certaines questions. Ils ne sont là que pour servir de base à la discussion et nous pouvons à loisir les compléter, amender, critiquer et déposer de nouveaux textes.

À l’heure actuelle, un premier thème (« Emploi et recrutement ») est ouvert. Il contient déjà 13 textes. D’autres thèmes ouvriront prochainement. Vous trouverez ci-dessous les liens vers les textes de présentation permettant de mieux comprendre la nature et les modalités de ce projet que je trouve pour ma part enthousiasmant :

Je vous invite pour ma part à diffuser massivement l’information dans vos réseaux respectifs (collègues, ami.e.s, listes de diffusion, instances, réseaux sociaux, etc.) et à vous-même y participer. Le contexte est morose, fait de défaite politique, de précarité accrue, de crise sanitaire, de démerdentiel généralisé. Un outil en lui-même n’a jamais changé les choses. Mais si les collègues, les étudiant.e.s, les citoyen.ne.s s’en emparent, qui sait ? Cela pourra servir de point d’appui pour continuer à nous battre, créer ensemble les contours de l’ESR que nous voulons et éviter de répéter certaines erreurs du passé pour les futures mobilisations.

Alors, on essaye ?

Colloque « Transferts, exports-imports, circulations… », Sciences Po Lille, 19-20 décembre 2019

Ma dernière communication a eu lieu dans le cadre du colloque international « Transferts, exports-imports, circulations. Quels paradigmes pour la science politique ? » co-organisé par Cécile Leconte et Guillaume Courty, Lille, Sciences Po Lille, 19-20 décembre 2019.

Vous trouverez ci-dessous un résumé de ma communication ainsi que le lien pour accéder au programme détaillé du colloque.


Saisir les idées en mouvement. Problématique circulatoire et histoire sociale des idées


La première partie de cette communication vise à proposer une historiographie – nécessairement succincte et non exhaustive ici – afin de comprendre le « tournant circulatoire » opéré en sciences sociales à partir de la fin des années 1980. Après avoir abordé les raisons de la fortune de cette thématique (1.1), seront ainsi abordés les différentes théories et approches (transferts culturels en histoire, policy transfer en sociologie de l’action publique, concepts nomades en histoire des sciences, Translation Studies, Connected, Entangled et Shared Histories, histoire croisée, histoire à parts égales, sociologie de la circulation transnationale des biens symboliques), qui ont contribué au tournant circulatoire en SHS (1.2). L’histoire sociale des idées (HSI) a émergé au même moment et les premières enquêtes empiriques s’inscrivant dans le sillage de ce programme de recherche ont porté sur des cas de circulation transnationale (1.3). Loin d’être un simple accident, cette omniprésence de la thématique circulatoire dans ces travaux est à mon sens le révélateur d’une dimension constitutive du programme de recherche même qu’est l’histoire sociale des idées, comme nous le verrons dans la troisième partie.

Dans la seconde partie de cette communication porte sur le fait que l’HSI appréhende la circulation non comme un concept ou un paradigme mais plutôt comme une notion problématique. Au double sens de l’adjectif : dont l’emploi soulève toute une série de difficultés (qui à mon sens n’en invalident pas l’intérêt mais exige quelques précautions) et qui constitue davantage une manière de poser les questions de recherche plutôt qu’une réponse. Nous verrons ainsi d’abord que circulation relève davantage de la notion plutôt que du concept ou du paradigme (2.1), puis nous aborderons les biais et prénotions qui implique d’employer cette notion moyennant certaines précautions dans le discours scientifique (2.2) puis les connotations associées à cette notion dans l’imaginaire socio-politique contemporain (2.3).

Dans la troisième et dernière partie, il s’agira de montrer que l’histoire sociale des idées politiques est circulatoire non pas simplement en ce qu’elle interroge comment les idées se déplacent ou se connectent mais qu’elle part du principe méthodologique que toute idée est le produit d’un déplacement, que toute idéologie, doctrine ou pensée est elle-même le fruit de la connexion d’idées. À cet égard, l’étude de la circulation des idées politiques n’est pas un sous-domaine de l’HSI, qui porterait sur les seuls phénomènes transnationaux, aux côtés d’autres sous-domaines comme l’étude des idées partisanes, des intellectuels ou de l’expertise ; elle est une problématique constitutive de ce programme de recherche.

Après avoir montré en quoi l’HSI constitue une rupture vis-à-vis des « continuités irréfléchies » (auteur-influence-tradition) au cœur de l’histoire des idées traditionnelle (3.1), nous verrons que si l’HSI s’inscrit dans une approche circulatoire, elle le fait sous une forme bien particulière en cherchant à rompre avec le modèle émission/réception et, plus largement, tout modèle binaire (encodage/décodage, émission/réception, importation/exportation…) de la circulation, en soulignant le rôle actif des acteurs, appréhendés comme intermédiaires et médiateurs, dans la circulation des idées (3.2). Une autre manière dont l’HSI a traduit le prisme circulatoire porte cette fois non plus sur les acteurs de la circulation mais sur les circuits et les lieux de la circulation. Elle transpose ainsi deux des outils conceptuels forgés pour penser les parcours de vie des individus pour les appliquer aux idées : la trajectoire et la carrière (3.3). Une autre spécificité de l’HSI est d’interroger également les conditions internes de circulativité des discours. Sans épuiser ici le sujet, on peut en effet faire l’hypothèse que certaines propriétés du contenu et de la forme des idées faciliterait ou rendrait plus difficile leur circulation (3.4). Par ailleurs, l’HSI aborde la circulation comme resignification ; appréhendant celle-ci comme un déplacement de lieu mais également de sens, impliquant tout un travail de traduction entre les espaces socio-discursifs (3.5). Enfin, le prisme circulatoire amène paradoxalement le socio-historien des idées à s’intéresser au moins autant à ce qui ne circule pas, aux pertes, aux échecs, aux impasses. L’HSI fait ainsi sienne les principes méthodologiques d’impartialité et de symétrie énoncés par les sociologues des sciences (3.6).


L’argumentaire scientifique et le programme détaillé de la journée d’étude sont disponibles sur le site de Sciences Po Lille ici : http://www.sciencespo-lille.eu/actualites/colloque-transferts-exports-imports-circulations-quels-paradigmes-pour-la-science

Formation CAQDAS, ANF Quali-SHS, Saint-Pierre-d’Oléron, 6-11 octobre 2019

J’ai eu le grand plaisir de participer en tant que formateur à l’Action Nationale de Formation (ANF) Quali-SHS qui a eu lieu du 6 au 11 octobre 2019 au CAES du CNRS à Saint-Pierre-d’Oléron. Cette ANF était consacrée à la formation à différents outils méthodes d’analyse qualitative en sciences humaines et sociales (pour une présentation détaillée du programme, voir ici).

Dans ce cadre, j’ai animé plus particulièrement une conférence que j’ai donné en binôme avec Stéphanie Abrial visant à faire une présentation introductive de ce que sont les CAQDAS (Computer Assisted Qualitative Data Analysis Software) ainsi qu’un atelier d’initiation à l’analyse qualitative outillée à l’aide de l’un de ces logiciels : RQDA. Vous trouverez donc ci-joint une présentation de chacun de ces modules de formation ainsi que les diaporamas projetés à cette occasion.


Conférence : Que permet de faire un CAQDAS ?

La recherche qualitative en sciences sociales a connu de profondes mutations et innovations, parmi lesquelles l’essor des CAQDAS (Computer-assisted qualitative data analysis software). Si les premiers programmes ont vu le jour dès les années 1980, ces logiciels ont connu véritablement leur essor à partir des années 1990. Derrière le vocable un peu bizarre de CAQDAS, existe toute une série de logiciels d’aide à l’analyse qualitative. L’objet de la conférence est double. Il s’agira d’une part de revenir sur les principaux apports potentiels des CAQDAS depuis le traitement des matériaux jusqu’à leur analyse (via la création de catégories interprétatives qui peuvent se recouper) en passant par toute une série d’opérations (annotation, création de liens entre les documents, etc.). La conférence visera d’autre part à montrer la diversité des usages et stratégies de codage possibles en fonction de l’ancrage méthodologique et disciplinaire du/de la chercheur.e, du type de matériaux et des questions de recherche.

Le diaporama projeté lors de la conférence est disponible en format PDF ici : Diaporama_Conf_CAQDAS_2019_10_08

Pour citer ce document: Stéphanie Abrial & Thibaut Rioufreyt, « Que permet de faire un CAQDAS ? », conférence dans le cadre de l’ANF Quali-SHS, Saint-Pierre-d’Oléron, 8 octobre 2019.


Atelier « Logiciels CAQDAS »

Cet atelier vise à permettre aux stagiaires de pouvoir s’initier à l’usage pratique d’un CAQDAS. Il s’agit en l’occurrence du logiciel open-source RQDA. L’objet est à la fois de découvrir les principales fonctionnalités que l’on retrouve peu ou prou dans les différents CAQDAS et de s’essayer au codage de matériaux afin de voir quel profil de codeur/se vous êtes. L’atelier sera structuré autour de quelques grandes étapes : création d’un projet, import des documents, structuration du corpus via les catégories de fichiers, création de codes, annotation sous forme de mémos, structuration des codes via les catégories de codes, caractérisation sociologique des enquêté.e.s via les cas, etc.

Le diaporama projeté en séance plénière au début de la formation est disponible en format PDF ici : Diaporama_présentation_RQDA

Pour citer ce document: Thibaut Rioufreyt, « Présentation du logiciel RQDA », introduction en séance plénière à l’atelier « Logiciels CAQDAS » dans le cadre de l’ANF Quali-SHS, Saint-Pierre-d’Oléron, 9 octobre 2019.

 

Colloque « Universitaires et directions partisanes », Saint-Denis, MSH Paris Nord, 14-15 novembre 2019

J’ai le plaisir de vous annoncer la tenue d’un colloque intitulé « Universitaires et directions partisanes : interactions, connexions et circulations contemporaines ». Co-organisé par David Copello et Manuel Cervera-Marzal, il aura lieu les 14-15 novembre 2019 à la Maison des Sciences de l’Homme MSH Paris Nord.

Dans ce cadre, ma communication, intitulée « Mutations sociologiques des élites partisanes et dévaluation de la ressource intellectuelle. Le cas du Parti socialiste des années 1990-2010 » portera sur les ressorts sociologiques présidant à la dévaluation de la ressource intellectuelle dans l’économie générale des pratiques partisanes et les transformations des relations entre universitaires et responsables politiques, à travers le cas du parti socialiste français et, en complément, quelques éléments tirés du cas du Parti travailliste britannique.

Argumentaire scientifique : Universitaires et directions partisanes – Argumentaire colloque

Programme détaillé : Programme_Universitaires et directions partisanes

Accès

  • Lieu du colloque : Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord, 20 avenue George Sand 93210 Saint-Denis.
  • Inscription obligatoire avant le 9 novembre 2019 : https://idps.univ-paris13.fr

JE « Démocratie et néolibéralisme », Lyon, ENS de Lyon, 17-18 octobre 2019

Ma dernière communication a eu lieu dans le cadre d’une journée d’étude très stimulante consacrée au thème « Démocratie et néolibéralisme » qui a eu lieu à l’ENS de Lyon les 17-18 octobre 2019. Co-organisée par Nathanaël Colin-Jaeger et Carolina Verlengia, cette journée d’étude a bénéficié du soutien du Laboratoire Triangle, de l’École doctorale ED 487 et du laboratoire junior LEOS.


Destituer les citoyens, contraindre les individus. Le néo-libéralisme contre la démocratie


Cette communication se propose d’interroger les rapports entre néo-libéralisme et démocratie sous deux angles. Dans une première partie, cette communication souhaite montrer que le néo-libéralisme atteint aux conditions mêmes de possibilité de la démocratie. D’une part, il limite le principe et le champ d’application de la souveraineté populaire afin que celle-ci ne puisse remettre en cause l’ordre spontané du marché. D’autre part, il rend la constitution d’un demos beaucoup plus compliqué en ce que le sujet néolibéral est en tension avec la figure du citoyen. Toutefois, le néolibéralisme n’est pas simplement autoritaire en tant que pouvoir destituant consistant à limiter la démocratie par le haut ou à en saper les fondements, par le bas donc, en substituant l’homo œconomicus au citoyen.

La seconde partie de cette communication cherchera ainsi à montrer qu’il est autoritaire par son exercice même du pouvoir étatique, en tant que gouvernementalité contraignant les individus et cherchant à en modeler/orienter le comportement. Dans cette perspective, deux éléments de la gouvernementalité néo-libérale – choisis en tant qu’ils constituent de bons révélateurs d’une forme d’autoritarisme soft – seront abordés : la dimension de contrôle/sanction/désincitation à l’œuvre dans les politiques dites de workfare ou d’activation, mises en place dans le cadre des politiques de l’emploi depuis les années 1980-1990, et les politiques de changement comportemental (behaviour change policies) qui constitue un nouveau champ des politiques publiques depuis les années 2000.


L’argumentaire scientifique et le programme détaillé de la journée d’étude sont disponibles sur le site du laboratoire Triangle ici : http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article8830

Avis de parution: « La mise en politique des idées », Politix, 126 (2), octobre 2019

J’ai le grand plaisir de vous informer de la parution du n° 126 de la revue Politix dont j’ai coordonné le dossier intitulé « La mise en politique des idées » et consacré à l’histoire sociale des idées politiques en milieu partisan.

Vieux projet que j’avais en tête depuis plus de 10 ans, c’est là l’aboutissement d’une réflexion nourrie par mes propres recherches mais aussi des échanges collectifs au sein du groupe HiSoPo.


Présentation

La recherche sur les partis a longtemps accordé une place prépondérante à l’étude de leur doctrine et des débats ou affrontements d’idées en leur sein. Toutefois, à partir des années 1980-1990, elle s’est davantage focalisée sur leur dimension « entrepreneuriale » et/ou organisationnelle avec, en France, une attention particulière accordée à l’étude des propriétés sociales et des pratiques des acteurs partisans. Ce « tournant sociologique » a été fécond, permettant de rompre avec la doxa réduisant la vie politique à la confrontation de visions du monde portées par des organisations partisanes et d’après lesquelles s’orienterait le vote des électeurs. Il a eu néanmoins pour effet un désinvestissement de l’étude des idées partisanes comme objet de recherche. Les différentes contributions réunies dans ce dossier visent précisément à rouvrir ce chantier de recherche en s’intéressant aux idées produites et appropriées en milieu partisan dans la période contemporaine, que ce soit dans les instances officielles de production et de diffusion idéelle du parti en tant que tel (secrétariats nationaux aux idées, revue intellectuelles partisanes, Écoles de parti), de groupements en son sein (clubs para-partisans, revues de courant, etc.) ou à ses marges (clubs, think tanks, fondations politiques, syndicats, Université, etc.). Il s’agit plus précisément d’étudier la mise en politique des idées, c’est-à-dire les processus par lesquels celles-ci sont produites, circulent et/ou sont appropriées en milieu partisan. Qui sont les acteurs produisant les idées partisanes ? Où sont-elles élaborées ou appropriées ? Quels usages les acteurs partisans en font ? Quelle valeur est accordée au débat doctrinal et à la production intellectuelle et quelles formes d’intellectualité sont valorisées dans l’économie générale des pratiques partisanes ? Quels sont les processus concrets par lesquels les acteurs partisans élaborent des idées dans le parti et/ou traduisent en son sein des idées produites en dehors ? Voilà autant de questions aussi simples que fondamentales auxquelles les contributions réunies dans ce dossier entendent répondre, ouvrant ainsi la boîte noire de la fabrique idéelle en milieu partisan.


Contributions

  • Thibaut Rioufreyt, « La mise en politique des idées. Pour une histoire sociale des idées en milieu partisan », pp. 7-35.

  • Nicolas Azam, « Entre « croyance économique«  et contrainte partisane. Genèse et structuration de la section économique du PCF (1947-1961) », pp. 37-60.

  • Clémentine Fauconnier, « La mise en politique sans la mise en parti ? Le Centre de la politique sociale conservatrice comme entreprise doctrinale », pp. 61-83.

  • Mathieu Fulla, « Le parti, l’expert et les théories économiques. Le cas du Parti socialiste d’Épinay (1971-1981) », pp. 85-109.

  • Cécile Leconte, « La carrière militante du « grand remplacement«  au sein du milieu partisan de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) », pp. 111-134.

  • Rafaël Cos, « La carrière de « la sécurité«  en milieu socialiste (1993-2012). Sociologie d’une conversion partisane », pp. 135-161.


L’intégralité du dossier et du numéro (varias compris) est accessible gratuitement depuis le portail CAIRN via les abonnements institutionnels : https://www.cairn.info/revue-politix-2019-2.htm

Avis de parution « L’outil et la méthode… », 143 (1), BMS, juillet 2019

J’ai l’honneur et le plaisir de vous annoncer la parution du numéro que j’ai coordonné sur les usages des CAQDAS dans le n° 143 du Bulletin de méthodologie sociologique (BMS).

L’outil et la méthode. Des fonctionnalités techniques des CAQDAS à leurs usages méthodologiques

Entre l’outil et la méthode, entre le tutoriel et le manuel de méthodes, se trouve comme une case manquante : l’étude des usages concrets que les chercheur.e.s font des logiciels d’aide à l’analyse qualitative (CAQDAS). Les contributions réunies dans ce numéro proposent d’ouvrir cette boı̂te noire de l’analyse en revenant sur différents usages de ces outils dans le cadre d’enquêtes sur des objets aussi variés que la médecine légale, la dimension sexuée du traitement pénal, le comportement politique des électeurs états-unien, la place des intellectuels dans les partis ou l’impact de la crise et de l’européanisation sur les régions sociales-démocrates. Plutôt qu’une présentation des fonctionnalités offertes par ces logiciels, il s’agira de saisir les stratégies de codage déployées par les auteur.e.s et les traditions d’analyse dans lesquelles ils/elles s’inscrivent mais aussi les effets de ce type de logiciels sur les pratiques de recherche.


Sommaire du dossier

Thibaut Rioufreyt: « Introduction », pp. 7-27.

Luis Antonio Vila-Henninger, « Turning Talk into “Rationales”: Using the Extended Case Method for the Coding and Analysis of Semi-Structured Interview Data in ATLAS.ti », pp. 28-52.

Kathia Barbier & Romain Juston, « Équiper le processus de recherche. Retours réflexifs comparés sur l’usage d’Atlas.ti et de Sonal dans deux recherches doctorales », pp. 53-76.

Thibaut Rioufreyt, « Réanalyser des enquêtes qualitatives à l’aide de CAQDAS », pp. 77-106.


Vous trouverez plus de détails sur l’ensemble du n° 143 sur le site de l’éditeur de la revue, Sage (ici). L’accès à l’article en ligne sur ce site est payant. Toutefois il est gratuit via le SAGE Humanities and Social sciences package 2018 lequel est disponible notamment pour tous les membres de laboratoires CNRS.