Articles scientifiques

Cette rubrique est consacrée à la présentation des articles que j’ai publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture. Chacun d’eux fait ici l’objet d’une présentation synthétique sous la forme d’un court résumé, auquel s’adjoint la page de couverture du numéro et les modalités d’accès.


« Les passeurs de la « troisième voie ». Intermédiaires et médiateurs dans la circulation transnationale des idées », Critique internationale, n° 59, avril-juin 2013, pp. 33-46.

 

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L’enquête que nous avons réalisée sur la circulation des idées du New Labour au sein de la gauche socialiste française a permis de dégager deux résultats significatifs. D’une part, on constate l’existence de passeurs, acteurs secondaires et moins visibles qui jouent pourtant un rôle essentiel. D’autre part, l’enquête a montré combien les échanges directs entre Parti socialiste et New Labour durant cette séquence ont été très limités. Par rapport à la distribution suggérée dans les travaux existants, les « seconds rôles » s’avèrent donc plus importants que prévus et les « décors » ne sont pas ceux qui semblaient tout désignés. Sur la base de ces données empiriques, cet article se propose de repenser de manière complémentaire les concepts d’intermédiarité et de médiation afin d’appréhender tant le rôle actif de ces passeurs cosmopolites que les transformations que subissent les idées politiques lorsqu’elles circulent à l’étranger.

Article disponible gratuitement et en ligne sur HAL-SHS à cette adresse: https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01339455 ou encore depuis un compte mis à disposition par votre institution (Université, grande école, bibliothèque, laboratoire) sur CAIRN ici.


« Le social-libéralisme, du label politique au concept scientifique », Raisons Politiques. Revue de théorie politique, n° 61, vol. 1, février 2016, pp. 115-127.

 

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Équivalent de social-traître pour les uns, de social-démocrate moderne pour les autres, le vocable social-libéral connaît un succès massif dans le débat politico-médiatique depuis le milieu des années 1990. Rompant avec les usages ordinaires du terme, cet article se propose d’esquisser les contours d’un véritable concept de social-libéralisme. À partir de l’analyse de contenu de 2000 textes d’intellectuels et de responsables politiques du Parti socialiste, il s’agit d’entrer dans le vif de la chair discursive et de répondre de manière documentée à une question centrale pour le devenir de la gauche européenne : comment les élites social-démocrates ont intégré dans leur manière de penser et de gouverner des éléments issus du néo-libéralisme et comment tentent-ils de le légitimer théoriquement ?

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« Non dits et écrits. Les ambiguïtés du « socialisme moderne » jospinien face à la « Troisième voie » britannique (1997-2002) », Histoire@Politique. Politique, culture, société, n° 30, septembre-décembre 2016 [revue en ligne].

 

Dès l’émergence de la « troisième voie » au Royaume-Uni, avec l’accession de Tony Blair à la direction du Parti travailliste en 1994, les socialistes français vont se positionner de manière très ambivalente à l’égard de ce référent étranger. Sur la base d’une analyse de discours appliquée aux textes partisans, cet article vise à montrer que ces ambivalences ne sont pas spécifiques au rapport qu’ils entretiennent au néo-travaillisme, mais sont le révélateur des ambiguïtés au cœur de la doctrine socialiste. Et si les textes socialistes semblent hétérogènes, vides ou schizophrènes, ce n’est pas là le signe d’une incapacité théorique des socialistes, mais plutôt l’effet des contraintes structurales du champ politique qui pèsent sur eux.

L’article est disponible gratuitement et en intégralité sur le site Internet de la revue électronique: http://www.histoire-politique.fr/index.php?numero=30&rub=autres-articles&item=105


« Le malentendu impossible ou l’histoire d’un échec. La réception de la « troisième voie » britannique dans la gauche socialiste française », Savoirs en prisme, n° 5, « Les espaces du malentendu » coordonné par Florence Dumora et Mireille Ruppli, novembre 2016 [revue en ligne].

 

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À partir de résultats empiriques tirés d’une enquête sur la circulation des idées entre le Parti travailliste britannique et le Parti socialiste français de 1994 à 2015, cet article se propose de montrer que le malentendu n’est pas nécessairement ce qui nuit à la circulation transnationale des idées politiques mais au contraire ce qui la rend possible. À l’appui de cette thèse, l’article montre dans un première partie que le conflit idéologique qui a vu le jour entre New Labour et Parti socialiste n’est pas le fruit d’un malentendu mais au contraire du fait que celui-ci n’a pu être maintenu. Loin d’être propre à cette période, l’entretien du malentendu et l’ambivalence doctrinale sont une constante de l’histoire du socialisme français. Nous verrons ainsi dans une seconde partie que la volonté des travaillistes d’assumer la rupture doctrinale qu’ils ont opéré, en empêchant le malentendu, a nui par la même à la diffusion de leurs idées chez leurs homologues socialistes. Enfin, nous verrons que, loin d’être propre à la culture politique socialiste, l’entretien du malentendu constitue plus largement l’une des modalités ordinaires du discours politique.

Article accessible en ligne de manière intégrale et gratuite sur le site de la revue: https://savoirsenprisme.com/numeros/05-2016-les-espaces-du-malentendu/le-malentendu-impossible-ou-lhistoire-dun-echec/


« La réanalyse au service de l’histoire sociale des idées politiques. Retour d’enquête sur deux revues de parti : La Revue socialiste et La Nouvelle Critique », Recherches qualitatives, numéro hors-série « La réanalyse des enquêtes qualitatives à l’épreuve de l’expérimentation » coordonné par Sophie Duchesne, n° 21 de la collection Hors-Série « Les Actes », juin 2017, pp. 122-142 [revue en ligne].

Cet article interroge les apports de la réanalyse à l’histoire sociale des idées politiques en montrant ce que la réanalyse des entretiens réalisés respectivement par Émeric Bréhier et Frédérique Matonti apporte à l’étude des revues intellectuelles en milieu partisan. En tant que réutilisation de données d’autres chercheurs, elle permet d’une part de compléter les archives écrites par les sources orales et, d’autre part, de donner un accès – indirect mais réel – à des terrains inaccessibles ou disparus. En tant que nouvelle analyse cette fois, elle permet d’interroger les mêmes matériaux à partir de nouvelles questions de recherche, d’exploiter des sources orales peu, voire jamais utilisées ou encore de prendre en compte l’effet enquêteur dans le contexte de l’enquête.

L’article est téléchargeable en intégralité et gratuitement sur le site Internet de la revue Recherches qualitativeshttp://www.recherche-qualitative.qc.ca/documents/files/revue/hors_serie/HS-21/rq-hs21-t-rioufreyt.pdf


« Ce que parler politique veut dire. Théories de la (dé)politisation et analyse du discours politique », Mots. Les langages du politique, vol. 3, n° 115, novembre 2017.


Cet article propose une cartographie synthétique des différentes significations que recouvrent les notions de politisation et de dépolitisation en choisissant de se concentrer sur leur dimension spécifiquement discursive. Deux grandes approches de la politisation discursive sont ainsi analysées : la politisation comme qualification-spécialisation dans laquelle l’énoncé est politisé lorsqu’il se rapporte au champ politique et la politisation comme énonciation politique caractérisée par la reconnaissance de différences, voire de dissensus, et une forme de montée en généralité.

L’article en disponible en pay per view ou gratuitement depuis un compte mis à disposition par votre institution (Université, grande école, bibliothèque, laboratoire) sur CAIRN: http://www.cairn.info/revue-mots-2017-3-page-127.html


« L’enquête et sa fin : une réanalyse comparée de deux enquêtes sur des revues partisanes », Enquêtes & Ancrages. Revue scientifique pluridisciplinaire, n° 2, novembre 2017 [revue en ligne].

Cet article se propose d’interroger la mise à l’épreuve de la réanalyse de données qualitatives, de ses conditions de possibilité, à travers la question peu abordée de l’enquête et de sa fin. D’une part, l’enquête terminée, cela signifie-t-il que le matériau est par là-même « épuisé » lui aussi ? Et si, à l’inverse, les matériaux sont plus riches que ce qu’un chercheur peut en analyser, sont-ils susceptibles d’une multitude d’analyses secondaires au point que leur étude soit proprement infinie ? D’autre part, la réanalyse n’est-elle pas un processus interminable tant elle implique un long travail de contextualisation de l’enquête et d’immersion dans les données ? Mais surtout, en posant de nouvelles questions à un matériau non prévu à cette fin, le risque n’est-il pas l’impossibilité de bénéficier d’un analogue de la saturation des données, i.e. cela même qui permet de terminer l’enquête ? Pour pouvoir répondre à ces questions, cet article se base sur la réanalyse de deux enquêtes qualitatives : la première réalisée par Frédérique Matonti sur La Nouvelle Critique, la seconde menée par Émeric Bréhier sur les revues politiques de la gauche non communiste.

L’article est disponible en accès libre et gratuit sur le site de la revue Enquêtes & Ancrages à cette adresse : http://revue-ancrages.fr/sites/revue-ancrages.fr/files/pdf/ea_rioufreyt_lenquete_et_sa_fin.pdf


« La transcription outillée en SHS. Un panorama des logiciels de transcription audio/vidéo », Bulletin of Sociological Methodology/Bulletin de Méthodologie Sociologique, vol. 139, issue 1, juillet 2018, pp. 96-133.

Abstract

This article proposes an overview of the main software available to the transcriber to facilitate its work and ensure the quality of transcripts. The goal is twofold. On the one hand, a summary of the existing tools (24 softwares are treated) and the main technical characteristics of each of them are available. There is indeed an overabundant offer in the field, to the point that it is difficult to navigate for the average user. On the other hand, this article does not simply propose a list of tools but nine simple criteria allowing to choose the software most adapted to the needs of its research, its corpus and its competences: role of the problematic and the research subject, specificity of the field, platform on which the tool works, availability of the software, mode of representation of the data, articulation of the supports, format of the data, tools of reading and treatment of the sound, functions of analysis proposed by these software.

Résumé

Cet article propose d’esquisser un panorama des principaux logiciels à la disposition du transcripteur permettant de lui faciliter le travail et de garantir la qualité des transcriptions. L’objectif visé est double. Il s’agit d’une part de mettre à disposition une synthèse des outils existants (24 logiciels sont traités) et des caractéristiques techniques principales de chacun d’entre eux. Il existe en effet une offre pléthorique en la matière, au point qu’il est difficile de s’y retrouver pour l’utilisateur lambda. D’autre part, cet article ne propose pas simplement une liste d’outils mais neuf critères simples permettant de choisir le logiciel le plus adapté aux besoins de sa recherche, à son corpus et à ses compétences : rôle de la problématique et de l’objet de recherche, spécificité du terrain, plate-forme sur laquelle fonctionne l’outil, disponibilité du logiciel, mode de représentation des données, articulation des supports, format des données, outils de lecture et de traitement du son, fonctions d’analyse proposées par ces logiciels.

L’accès à l’article en ligne sur le site de l’éditeur (Sage) est payant. Toutefois il est gratuit via le SAGE Humanities and Social sciences package 2017 lequel est disponible notamment pour tous les membres de laboratoires CNRS.


« L’outil et la méthode. Des fonctionnalités techniques des CAQDAS à leurs usages méthodologiques », article introductif au numéro « Usages et appropriations des logiciels d’aide à l’analyse qualitative », Bulletin of Sociological Methodology/Bulletin de Méthodologie Sociologique, vol. 143, issue 1, juillet 2019, pp. 7-27.

Résumé

Entre l’outil et la méthode, entre le tutoriel et le manuel de méthodes, se trouve comme une case manquante : l’étude des usages concrets que les chercheur.e.s font des logiciels d’aide à l’analyse qualitative (CAQDAS). Sur la base d’exemples empiriques tirés des enquêtes présentées dans les contributions, cet article introductif aborde plus spécifiquement deux grandes questions soulevées par l’étude de ces usages au cœur de ce dossier. D’abord, comment les CAQDAS sont utilisés pour l’analyse ? Ce qui renvoie aux stratégies de codage déployées par les chercheur.e.s et des traditions d’analyse dans lesquelles ils/elles s’inscrivent. Ensuite, quels sont les effets de ce type de logiciels sur les pratiques de recherche ou, pour le dire autrement, dans quelle mesure l’outil oriente la méthode ?

L’accès à l’article en ligne sur le site de l’éditeur (Sage) est payant. Toutefois il est gratuit via le SAGE Humanities and Social sciences package 2017 lequel est disponible notamment pour tous les membres de laboratoires CNRS.


« Réanalyser des enquêtes qualitatives à l’aide de CAQDAS », Bulletin of Sociological Methodology/Bulletin de Méthodologie Sociologique, vol. 143, issue 1, juillet 2019, pp. 77-106.

Résumé

Cet article se propose d’interroger les liens entre analyse secondaire et utilisation de CAQDAS sur la base de la réanalyse de trois enquêtes qualitatives effectuée à l’aide du logiciel Atlas.ti (et, de manière complémentaire, Sonal). Sera traitée ainsi la manière dont ces logiciels ont été utilisés dans ce contexte pour la construction et la gestion du corpus, le codage ouvert, l’annotation, la conceptualisation ainsi que l’usage d’outils quantitatifs sur des matériaux qualitatifs. Il s’agira pour chacune de ces activités de saisir de manière réflexive à la fois les effets de la réanalyse sur l’usage de ces outils, les apports des CAQDAS à la réanalyse, et la méthode d’analyse qui a informée l’usage de telles ou telles de leur fonctionnalités.

L’accès à l’article en ligne sur le site de l’éditeur (Sage) est payant. Toutefois il est gratuit via le SAGE Humanities and Social sciences package 2017 lequel est disponible notamment pour tous les membres de laboratoires CNRS.


« La mise en politique des idées. Pour une histoire sociale des idées en milieu partisan », Politix. Revue des sciences sociales du politique, n° 126, vol. 32, octobre 2019, pp. 9-35.

Résumé

Cet article introductif présente les différentes contributions du dossier thématique consacrée à la mise en politique des idées, c’est-à-dire les processus par lesquels celles-ci sont produites, circulent et/ou sont appropriées en milieu partisan. Il s’agit de montrer ce que l’histoire sociale des idées politiques peut apporter à la compréhension de la place, de la valeur et des usages des idées au sein ou aux marges des partis politiques dans la période contemporaine. S’attachant à l’étude de littératures intellectuelles mineures, elle prend au sérieux les idées politiques en montrant qu’elles sont aussi des pratiques qu’il convient d’analyse selon une méthodologie propre. Cherchant à tenir ensemble propriétés sociales des acteurs, logiques immanentes aux espaces sociaux et prise en compte de l’historicité, elle consiste en une entreprise de contextualisation des idées politiques qui rompt avec les continuités irréfléchies au cœur de l’histoire des idées classiques que sont l’auteur, l’œuvre, l’influence ou la tradition. Soucieuse enfin de saisir les usages qu’en font les acteurs, elle contribue à ouvrir la boîte noire de la production et de l’appropriation des idées partisanes.

L’article en disponible en pay per view ou gratuitement depuis un compte mis à disposition par votre institution (Université, grande école, bibliothèque, laboratoire) sur CAIRN: https://www.cairn.info/revue-politix-2019-2-page-7.htm


« Un lieu et un lien. L’espace intellectuel socialiste », Sociétés plurielles, n° 3, 1er avril 2020 [en ligne].

Résumé

La production des idées politiques dépasse les seules frontières organisationnelles des partis et s’effectue à travers la médiation d’acteurs collectifs (fondations, clubs, think tanks, revues, maisons d’éditions, grandes écoles, centres de recherche, universités…) et individuels (responsables politiques, intellectuels, experts, traducteurs, éditeurs …) à la croisée de logiques et d’espaces sociaux hétérogènes. Dans cette perspective, cet article se propose d’interroger les concepts topologiques à disposition du chercheur en sciences sociales (réseau, monde social, champ, communauté épistémique, …) pour pouvoir analyser ces lieux hybrides en les appliquant à un cas empirique : l’espace intellectuel socialiste.

Sociétés plurielles étant une épi-revue, l’article est disponible gratuitement en ligne :

 

(Avec Alistair Cole), « Inquiry on territorial governance in Brittany and Wales: reanalysis of qualitative data by using CAQDAS in a comparative setting », Qualitative Research, first published 20 juillet 2020.

Abstract

This article elucidates the methodological issues around reanalysis, by comparing the treatment of a corpus of 52 interviews in two European regions by two researchers. The primary data were initially analysed by the principal investigator using a method similar to content analysis and with the help of NVivo 12. It was then reanalysed by a second researcher who did not participate in the interview campaign, using a more inductive method of qualitative discourse analysis assisted by Atlas-ti 8. The overarching conclusion confirms the usefulness of combining these methods of analysis. The article is a contribution to the literature on the use of CAQDAS in the context of the reuse of data.

« Destituer les citoyens, contraindre les individus. Le néo-libéralisme contre la démocratie », Consecutio Rerum, vol. 5, n° 9 : « Démocratie et néolibéralisme » coordonné par Nathanaël Colin-Jaeger et Carolina Verlengia, 23/12/2020, pp. 133-160.

Résumé

Cet article propose d’interroger les rapports entre néo-libéralisme et démocratie sous trois angles. Le néo-libéralisme est un projet anti-démocratique en ce qu’il vise à restreindre le principe et le champ d’application de la souveraineté populaire afin que celle-ci ne puisse remettre en cause l’ordre spontané du marché. L’hégémonie néolibérale atteint par ailleurs aux conditions mêmes de possibilité de la démocratie en rendant la constitution d’un demos beaucoup plus compliquée. Le néolibéralisme constitue en effet un régime de subjectivation/assujettissement, produisant un sujet néolibéral en tension avec la figure du citoyen. Enfin, le néolibéralisme est autoritaire par son exercice même du pouvoir étatique, en tant que gouvernementalité contraignant les individus et cherchant à en modeler/orienter le comportement à travers notamment les politiques de contrôle sociale des chômeurs ou la mise en place de nudges.

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