J’ai le plaisir de vous annoncer la parution d’un article consacré aux rapports entre néolibéralisme et démocratie dans une perspective d’histoire sociale des idées politiques, à la croisée de l’histoire des idées et de l’enquête de terrain en sciences sociales.
« Destituer les citoyens, contraindre les individus. Le néo-libéralisme contre la démocratie », Consecutio Rerum, vol. 5, n° 9 : « Démocratie et néolibéralisme » coordonné par Nathanaël Colin-Jaeger et Carolina Verlengia, 23/12/2020, pp. 133-160.
Résumé
Cet article propose d’interroger les rapports entre néo-libéralisme et démocratie sous trois angles. Le néo-libéralisme est un projet anti-démocratique en ce qu’il vise à restreindre le principe et le champ d’application de la souveraineté populaire afin que celle-ci ne puisse remettre en cause l’ordre spontané du marché. L’hégémonie néolibérale atteint par ailleurs aux conditions mêmes de possibilité de la démocratie en rendant la constitution d’un demos beaucoup plus compliquée. Le néolibéralisme constitue en effet un régime de subjectivation/assujettissement, produisant un sujet néolibéral en tension avec la figure du citoyen. Enfin, le néolibéralisme est autoritaire par son exercice même du pouvoir étatique, en tant que gouvernementalité contraignant les individus et cherchant à en modeler/orienter le comportement à travers notamment les politiques de contrôle sociale des chômeurs ou la mise en place de nudges.