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Avis de parution : « Vers un social-libéralisme en acte… », in Changements politiques et classes sociales, L’Harmattan, 2020

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution de ma dernière publication :

« Chapitre II – Vers un social-libéralisme en acte : Les politiques publiques des gouvernements Jospin (1977-2002), Ayrault et Valls (2012-2015) », in Béroud Sophie, Boiti Armando, Bouffartigue Paul & Galvão Andréia, Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale. Volume 1 : Changements politiques et classes sociales, Paris, L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », 2020, pp. 75-97.

Résumé

Les socialistes français au pouvoir sont-ils des néo-libéraux en pratique, ne se démarquant de la droite que sur le seul plan rhétorique ou sur le plan sociétal ? Esquissent-ils au contraire les contours d’une social-démocratie adaptée au monde contemporain, voire d’un post-socialisme ? Un certain nombre de travaux de sociologie de l’action publique ont contribué à répondre à ces questions en montrant bien que si les socialistes réfutent le néo-libéralisme doctrinaire, il semblent bien avoir adopté de fait au moins en partie le néo-libéralisme gestionnaire. Si cette distinction est fort utile, elle oblige à ne pas se contenter de l’analyse des discours publics ou des textes partisans et à étudier de près les politiques publiques menées par les gouvernements socialistes. Dans cette perspective, ce chapitre porte sur les réformes menées par les gouvernements Jospin (1997-2002), Ayrault (2012-2014) et Valls (2014- ?). Loin de prétendre faire un bilan exhaustif des politiques publiques menées, il se concentre sur deux types de politiques publiques dont la filiation avec certaines variantes du néo-libéralisme sont très nettes : les politiques dites « actives » de l’emploi d’une part, la politique de la concurrence et de « flexi-sécurité », d’autre part.

Vous pourrez également trouver une traduction portugaise de ce chapitre, publiée un an plus tôt ici : « Rumo a um social-liberalismo em ação: as políticas públicas dos governos Jospin (1997-2002), Ayrault e Valls (2012-2015) », traduction en portugais par Andréia Galvao, in Armando Boito, Sophie Béroud, Paul Bouffartigue et Andréia Galvão (dir.), O Brasil e a França na mundialização neoliberal: mudanças políticas e contestações sociais, São Paulo, Alameda, 2019, pp. 59-78.

JE « Démocratie et néolibéralisme », Lyon, ENS de Lyon, 17-18 octobre 2019

Ma dernière communication a eu lieu dans le cadre d’une journée d’étude très stimulante consacrée au thème « Démocratie et néolibéralisme » qui a eu lieu à l’ENS de Lyon les 17-18 octobre 2019. Co-organisée par Nathanaël Colin-Jaeger et Carolina Verlengia, cette journée d’étude a bénéficié du soutien du Laboratoire Triangle, de l’École doctorale ED 487 et du laboratoire junior LEOS.


Destituer les citoyens, contraindre les individus. Le néo-libéralisme contre la démocratie


Cette communication se propose d’interroger les rapports entre néo-libéralisme et démocratie sous deux angles. Dans une première partie, cette communication souhaite montrer que le néo-libéralisme atteint aux conditions mêmes de possibilité de la démocratie. D’une part, il limite le principe et le champ d’application de la souveraineté populaire afin que celle-ci ne puisse remettre en cause l’ordre spontané du marché. D’autre part, il rend la constitution d’un demos beaucoup plus compliqué en ce que le sujet néolibéral est en tension avec la figure du citoyen. Toutefois, le néolibéralisme n’est pas simplement autoritaire en tant que pouvoir destituant consistant à limiter la démocratie par le haut ou à en saper les fondements, par le bas donc, en substituant l’homo œconomicus au citoyen.

La seconde partie de cette communication cherchera ainsi à montrer qu’il est autoritaire par son exercice même du pouvoir étatique, en tant que gouvernementalité contraignant les individus et cherchant à en modeler/orienter le comportement. Dans cette perspective, deux éléments de la gouvernementalité néo-libérale – choisis en tant qu’ils constituent de bons révélateurs d’une forme d’autoritarisme soft – seront abordés : la dimension de contrôle/sanction/désincitation à l’œuvre dans les politiques dites de workfare ou d’activation, mises en place dans le cadre des politiques de l’emploi depuis les années 1980-1990, et les politiques de changement comportemental (behaviour change policies) qui constitue un nouveau champ des politiques publiques depuis les années 2000.


L’argumentaire scientifique et le programme détaillé de la journée d’étude sont disponibles sur le site du laboratoire Triangle ici : http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article8830