Vous trouverez ici le syllabus du cours magistral « Introduction à la sociologie politique » que j’ai donné aux étudiants de première année en sociologie à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne au cours de l’année 2014-2015. Vous trouverez également en pièce-jointe le syllabus du TD qui y est associé.
Enseignant
Thibaut RIOUFREYT, Docteur en science politique, Chercheur post-doctorant au Centre de données socio-politiques (CDSP) – Sciences Po Paris, Chercheur associé au laboratoire Triangle (Lyon).
Objectifs du cours
L’objectif de ce cours magistral est de donner une série de repères et de connaissances de base permettant aux étudiants de première année de licence de découvrir et de se familiariser avec les auteurs, les approches et les outils de la sociologie politique. Née tardivement, cette branche de la science politique a progressivement pris son essor à mesure qu’elle est parvenue à développer un savoir spécialisé pour expliquer et comprendre les phénomènes politiques. La vie politique apparaît souvent aux yeux du profane comme une sphère austère et obscure. Elle se prête bien dès lors à des caricatures et des dénigrements. La sociologie politique offre aussi l’opportunité de rompre avec les pré-notions et les a priori que nous avons tous sur l’objet politique et sur le fonctionnement de la vie politique. Elle s’attache notamment à analyser les comportements des dirigeants politiques et des citoyens pour, finalement, mieux comprendre comment les sociétés sont gouvernées.
En premier lieu, la sociologie politique permet de porter un regard complémentaire sur des phénomènes abordés traditionnellement sous le seul angle juridique, historique ou philosophique en prenant en compte les déterminations sociales des comportements politiques. Elle amène, par exemple, à considérer que la règle de droit n’est qu’une donnée parmi d’autres, plus ou moins décisive selon les moments, et qu’elle fait l’objet d’usages diversifiés par les acteurs politiques (les mêmes institutions peuvent donner lieu à des pratiques et configurations politiques distinctes !). La vie politique obéit à des mécanismes qu’il faut chercher à décrypter en ne s’en tenant pas seulement aux règles constitutionnelles, mais en prêtant aussi une attention à d’autres processus sociaux. À ce titre, la vie politique met aux prises des hommes et des femmes qui, dans un même cadre constitutionnel, peuvent agir très différemment selon leurs intérêts, leur trajectoire sociale, leurs compétences, leurs ressources, le contexte, etc. : Qu’est-ce qui a changé dans les moyens à disposition des dirigeants politiques pour gouverner ? Pourquoi la compétition politique apparaît de plus en plus personnalisée et semble être une affaire de communication ? Pourquoi les partis politiques sont-ils devenus si importants pour conquérir le pouvoir ?
Ensuite, la sociologie politique éclaire sur la manière dont se gèrent les problèmes de la société (la politique économique, la politique scolaire, la politique culturelle, etc.) et sur la manière de gouverner des élites politiques. Elle contribue en cela à répondre à des questionnements tels que : Comment se prennent les décisions ? Qui décide et qui gouverne ? Est-on si sûr que les décisions se prennent là où elles devraient l’être et selon les orientations annoncées dans une campagne électorale ? Enfin, la sociologie politique peut contribuer à comprendre la vie politique du point de vue non plus des professionnels de la politique mais des profanes. S’il existe des régularités dans les comportements politiques et des déterminations structurelles fortes, la vie politique n’est jamais totalement réglée par avance. Elle recèle toujours une part d’incertitude liée à la compétition pour le pouvoir et au fait que les citoyens arbitrent par leur vote secret cette compétition : Comment votent les électeurs ? Vers où se dirige mon vote en fonction de mon milieu social ? Pourquoi une partie importante des citoyens préfèrent s’abstenir de voter ? Au-delà du vote, la sociologie politique s’intéresse également aux autres modalités à la disposition des citoyens pour peser sur les gouvernants et infléchir leurs décisions, exprimer leurs préférences, voire participer directement à la prise de décision ?
Analyser tous ces mécanismes de fonctionnement de la vie politique, c’est ainsi une façon de fournir des outils d’analyse pour mieux comprendre l’actualité et le monde dans lequel les étudiants seront amenés à travailler. Cet enseignement s’inscrit dans une telle perspective : permettre de se repérer dans le monde environnant en développant une aptitude à la réflexion et se préparer à être des citoyens en saisissant les jeux de pouvoir dans la gestion des sociétés contemporaines. Le cours se focalisera sur le fonctionnement des démocraties représentatives dans lesquelles nous vivons au quotidien. Son parti-pris est de délaisser les considérations trop abstraites pour ne s’intéresser, en dehors de tout jugement de valeur, qu’aux phénomènes les plus concrets de la vie et de l’activité politiques. Cherchant à rendre compte des débats en science politique, le cours s’organisera, après une introduction problématique, en trois grandes parties abordant successivement la politique sous l’angle de son cadre d’exercice, des professionnels élus et, enfin, des profanes.
Organisation pratique
Le CM aura lieu tous les jeudis de 14h30 à 16h30
PLAN GÉNÉRAL DU COURS
SÉANCE INTRODUCTIVE : QU’EST-CE QUE LA SOCIOLOGIE POLITIQUE ?
I) Qu’est-ce que la sociologie politique ?
1) La sociologie politique, une science ?
2) La sociologie politique, une science sociale
3) Entre science et politique : neutralité scientifique et effet politique de la science
II) Qu’est-ce que la politique ?
A) La politique comme sphère d’activité autonome
1) La politique trois en un : polity, politics et policy
2) La politisation comme qualification
B) Le politique comme registre pratique transversal
1) Le pouvoir
2) La conflictualité
3) La généralité ou la relation entre le public et le privé
Bibliographie
– BALANDIER Georges, « Le politique des anthropologues », in GRAWITZ Madeleine & LECA Jean (dir.), Traité de science politique. 1. La science politique, science sociale. L’ordre politique, Paris, Presses Universitaires de France (PUF), 1985, pp. 309-334.
– BIRNBAUM Pierre, « Conflits », in BOUDON Raymond, Traité de sociologie, Paris, Presses universitaires de France (PUF), 1994 (4ème éd.), pp. 227-261.
– BOLTANSKI Luc, « La dénonciation publique » in Luc Boltanski, L’Amour et la justice comme compétence, Paris, Métailié, 1990, pp. 255-356.
– BOUDON Raymond, « Individualisme et holisme dans les sciences sociales », in BIRNBAUM Jean & LECA Jean (dir.), Sur l’individualisme, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1986.
– BOUDON Raymond, Effets pervers et ordre social, Paris, Presses Universitaires de France, 1989 (1e éd. 1977).
– BOUDON Raymond, La Place du désordre. Critique des théories du changement social, Paris, Presses Universitaires de France, 1991 (1e éd. 1984).
– CLASTRES Pierre, La Société contre l’État. Recherches d’anthropologie politique, Paris, Minuit, 1974.
– DAHL Robert, « The concept of power », Systems Research & Behavioral Science, vol. 2, issue 3, 1957, article mis en ligne le 17 janvier 2007, pp. 201-215.
– DEWEY John, Le Public et ses problèmes, traduit et présenté par Joëlle Zask, Paris, Gallimard, coll. « Folio essais », 2010.
– DUCHESNE Sophie & HAEGEL Florence, « La politisation des discussions », Revue française de science politique, vol. 54, n° 6, décembre 2004, pp. 877-909.
– ELIAS Norbert, Engagement et distanciation – Contributions à une sociologie de la connaissance, 1983, traduction française, avant-propos de Roger Chartier, Paris, Fayard, 1993.
– ELIASOPH Nina, L’Évitement du politique. Comment les Américains produisent l’apathie dans la vie quotidienne, traduction française de Camille Hamidi, Paris, Économica, 2010 (Éd. originale : 1998).
– HAEGEL Florence & DUCHESNE Sophie (avec Céline Braconnier, Camille Hamidi, Pierre Lefébure, Sophie Maurer et Vanessa Scherrer), « Politisation et conflictualisation : de la compétence à l’implication », in Pascal PERRINEAU (dir.), Le Désenchantement démocratique, La Tour d’Aigues, Éditions de l’Aube, 2003, pp. 107-129.
– HAMIDI Camille, « Éléments pour une approche interactionniste de la politisation. Engagement associatif et rapport au politique dans des associations locales issues de l’immigration », Revue française de science politique, vol. 56, n° 1, février 2006, pp. 5-25.
– HÉRAN François, « L’assise statistique de la sociologie », Économie et statistique, vol. 168, n° 1, juillet-août 1984, pp. 23-35.
– LAGROYE Jacques, « Les processus de politisation », dans Jacques Lagroye (dir.), La Politisation, Paris, Belin, coll. « Socio-histoires », 2003, pp. 359-372.
– LAGROYE Jacques, FRANÇOIS Bastien & SAWICKI Frédéric, Sociologie politique, Paris, Presses de Sciences Po/Dalloz, 2003.
– LAPIERRE Jean-William, Vivre sans État ? Essai sur le pouvoir politique et l’innovation sociale, Paris, Le Seuil, coll. « Esprit », 1977.
– LUKES Steven, « La troisième dimension du pouvoir », in BIRNBAUM Pierre (dir.), Le pouvoir politique, Paris, Dalloz, 1975.
– MASNATA François, Le politique et la liberté : principes d’anthropologie politique, Paris, L’Harmattan, 1990.
– MOUFFE Chantal, « Pour un pluralisme agonistique », Revue du MAUSS, n° 2, 1993, pp. 98-105.
– MOUFFE Chantal, Le Politique et ses enjeux. Pour une démocratie plurielle, Paris, MAUSS, 1994.
– PITKIN Hanna, « Justice : on relating Public and Private », Political Theory, vol. 9, issue 3, août 1981, pp. 327-352.
– RANCIÈRE Jacques, La Mésentente, Paris, Galilée, 1995.
– SCHMITT Carl, La Notion de politique. Théorie du partisan, Paris, Calmann-lévy, 1972.
– SIMMEL Georg, Sociologie. Études sur les formes de socialisation, Paris, Presses universitaires de France (PUF), 1999 (1ère éd. 1908).
– WEBER Max, Économie et société, Paris, Pocket, 1995 (1ère éd. 1921).
PARTIE I : SOCIO-HISTOIRE DU POLITIQUE
L’objectif de cette première partie est de faire un détour par l’histoire pour comprendre les processus sociaux qui ont présidé à l’émergence du cadre dans lequel se déroule la vie politique contemporaine. Seront ainsi abordées ainsi sur la longue durée l’émergence et le développement de l’État-nation et, plus largement, ceux du champ politique, structuré par des formations partisanes et organisé autour de l’enjeu électoral.
SÉANCE 2 : L’INVENTION DE L’ÉTAT-NATION
I) L’État vu par les fondateurs de la sociologie
1) L’État comme produit de la division du travail chez Durkheim
2) L’État comme domination légale-rationnelle chez Weber
II) Les formes de sortie du féodalisme. une explication par les structures sociales et les facteurs militaires
1) La monopolisation de la puissance
2) Le mécanisme absolutiste
3) La socialisation du monopole
III) Les explications par la structure économique
1) Naissance de l’État et essor du capitalisme : l’économie-monde d’Immanuel Wallerstein
2) Essor de la bourgeoisie et apparition de l’État non absolutiste : la théorie de Barrington Moore
3) Construction de l’État et industrialisation
IV) Les explications par le culturel
1) Les facteurs religieux présidant à l’apparition de l’État
2) Dimensions culturelles autres que religieuses
Bibliographie
– ANDERSON Perry, Passages From Antiquity to Feudalism, London, New Left Books, 1974a.
– ANDERSON Perry, Lineages of the Absolutist State, London, New Left Books, 1974b.
– BADIE Bertrand & BIRNBAUM Pierre, Sociologie de l’État, Paris, Grasset, 1979, rééd. Hachette, coll. « Pluriel », 1994.
– DURKHEIM Émile, De la division du travail social, Paris, Félix Alcan, 1897, rééd. : Presses universitaires de France (PUF), coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine », 1967 (8e éd.).
– EISENSTADT Shmuel, The Protestant Ethic and Modernization, New York, Basic Books, 1968.
– ELIAS Norbert, La Dynamique de l’Occident, traduction de Pierre Kamnitzer, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Agora », 1975 (Éd. originale : 1939).
– ELIAS Norbert, La Société de cour, Paris, Champ Flammarion, 1993.
– GERSCHENKRON Alexander, Economic Backwardness in Historical Perspective : A Book of Essays, Belknap Press of Harvard University Press, 1962.
– MOORE Barrington, Les Origines sociales de la dictature et de la démocratie, Paris, Maspéro, 1969.
– SCHWEINITZ Karl de Jr., Industrialisation and democracy, London, Collier-MacMillan, 1964.
– WALLERTSEIN Immanuel, Le Système du monde du XVe siècle à nos jours, Paris, Flammarion, 1984.
– WEBER Max, Économie et société, Paris, Pocket, 1995 (1ère éd. 1921).
SÉANCE 3 : NAISSANCE DU CHAMP POLITIQUE
I) La compétition politique de l’Ancien Régime à l’instauration du suffrage universel
1) De l’Ancien Régime à la Révolution française
2) Les comportements électoraux sous les régimes censitaires
3) L’instauration du suffrage universel
II) L’apprentissage du vote ou comment les Français sont devenus électeurs
1) Une lente et difficile mise en place
2) Un apprentissage de la civilité électorale
III) La constitution d’un champ politique autonome
1) Les règles du champ politique : les deux illusio
2) Le champ politique comme espace de positions
Bibliographie
– BOURDIEU Pierre, « La représentation politique. Éléments pour une théorie du champ politique », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 36-37, février-mars 1981, pp. 3-24.
– BOURDIEU Pierre, Propos sur le champ politique, introduction de Philippe Fritsch, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2000.
– DÉLOYE Yves & VOUTAT Bernard, Faire de la science politique. Pour une analyse socio-historique du politique, Paris, Belin, 2002.
– DULONG Delphine, La construction du champ politique en France, Rennes, Presses universitaires de Rennes (PUR), 2010.
– GARRIGOU Alain, « Le secret de l’isoloir », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 71-72, mars 1988, p. 22-45.
– GARRIGOU Alain, Histoire sociale du suffrage universel en France (1848-2000), Paris, Le Seuil, coll. « Points Histoire », 2002.
– OFFERLÉ Michel, « L’histoire des politistes », in FAVRE Pierre & LEGRAVE Jean-Baptiste, Enseigner la science politique, Paris, L’Harmattan, 1998, pp. 203‑216.
– OFFERLÉ Michel, La Profession politique. XIX-XX siècles, Paris, Belin, 1999.
PARTIE II : REPRÉSENTATION ET ACTION POLITIQUES
Cette seconde partie s’efforcera de présenter les acteurs de la compétition politique et le travail qu’ils accomplissent dans leurs fonctions. À cet égard, la sphère politique est de plus en plus une affaire de professionnels, dotés de caractéristiques, d’intérêts et de compétences propres qui les distinguent de l’ensemble de la population. Par exemple, il est aujourd’hui difficile de conquérir un siège électoral sans l’appui d’un parti politique et sans s’investir pleinement dans cette tâche. Parallèlement, nous verrons que l’activité politique a perfectionné ses moyens pour mieux persuader l’électeur et qu’en même temps elle suppose la maîtrise de savoir-faire gestionnaires pour conduire des programmes d’action publique.
SÉANCE 4 : ÉLITES ET PROFESSIONNELS DE LA POLITIQUE
I) La structuration interne des élites politiques
1) L’approche élitiste
2) L’approche pluraliste
II) La transformation des élites politiques : des notables aux professionnels de la politique (1870-1940)
1) L’évolution de l’origine sociale des élus sous la Troisième république
2) Les effets : la lente transformation de la façon de faire de la politique
III) L’évolution de la composition sociale des élites politiques après 1945
1) Le maintien de fortes inégalités d’accès à la carrière politique
2) Une nouvelle noblesse d’État : les hauts fonctionnaires ?
Bibliographie
– ARON Raymond, « Catégories Dirigeantes ou Classe Dirigeante », Revue française de science politique, vol. 15, n° 1, 1965, pp. 07-27.
– BAUER Michel & BERTIN-MOUROT Bénédicte, « La tyrannie du diplôme initial et la circulation des élites : la stabilité du modèle français », in Suleiman Ezra & Mendras Henri, Le recrutement des élites en Europe, Paris, La Découverte, 1995, pp. 48-63.
– BIRNBAUM Pierre, Les Sommets de l’État. Essai sur l’élite du pouvoir en France, Paris, Le Seuil, 1994 (1ère éd. 1977).
– BOURDIEU Pierre, La Noblesse d’État. Grandes écoles et esprits de corps, Paris, Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun », 1989.
– CHARLE Christophe, « Sciences-Po, entre l’élite et le pouvoir », Le Débat, n° 64, vol. 2, mars-avril 1991, pp. 84-98.
– DAHL Robert, Who governs ? Democracy and Power in an American City, Yale, Yale University Press, 1961.
– DOGAN Mattei, « Les professions propices à la carrière politique. Osmose, filières et viviers », in OFFERLÉ Michel, La profession politique. XIX-XX siècles, Paris, Belin, 1999, p. 171-199.
– DULONG Delphine & Frédérique MATONTI, « Comment devenir une professionnel(le) de la politique ? L’apprentissage des rôles au Conseil régional d’Île-de-France », Sociétés & Représentations, n° 24, vol. 2, 2007, pp. 251-267.
– EYMERI Jean-Michel, La Fabrique des énarques, Paris, Économica, coll. « Études politiques », 2001.
– GRÉMION Catherine, Profession, décideurs. Pouvoir des hauts fonctionnaires et réforme de l’État, Paris, Gauthier-Villars, 1979.
– LEHINGUE Patrick, « Six déclinaisons des biais de représentation sociale », in Le vote. Approches sociologiques de l’institution et des comportements électoraux, Paris, La Découverte, 2011, p. 61-72.
– MOSCA Gaetano, Elementi di Scienze politica, Torino, Fratelli Bocca Editori, 1896.
– PARETO Vilfredo, Traité de sociologie générale, Paris/Genève, Librairie Droz, 1968 (1ère éd. : 1917).
– WEBER Max, Le Métier et la vocation d’homme politique, Paris, Plon, coll. « Bibliothèques 10/18 », 2001 [1963].
– WRIGHT MILLS Charles (avec la collaboration d’Alan Wolfe), The Power Elite, Oxford, Oxford University Press, 2000 (1ère éd. : 1956).
SÉANCE 5 : LES PARTIS POLITIQUES
I) L’émergence d’organisations politiques
1) L’émergence de la forme parti
2) L’émergence du système de parti tel qu’on le connaît aujourd’hui
3) Les effets sur la transformation de la vie politique
II) Les facteurs institutionnels et historiques structurant les systèmes de partis
1) Les facteurs institutionnels : dispositions constitutionnelles et systèmes électoral
2) La théorie des clivages socio-culturels
III) Les critères pour appréhender les systèmes de partis
1) Le nombre de partis significatifs
2) La polarisation du système de partis
3) Les formes d’alliances et de coalitions
Bibliographie
– AXELROD Robert, Conflict of Interest. A Theory of Divergent Goals with Applications to Politics, Chicago, Markham Publishing Company, 1970.
– CHARLOT Jean & CHARLOT, Monica, « L’interaction des groupes politiques », in GRAWITZ Madeleine & LECA Jean (dir.), Traité de science politique, Paris, Presses universitaires de France, vol. 3, 1985, pp. 497-536.
– DOWNS Anthony, An economic Theory of Democracy, New York, Harper, 1957.
– DUVERGER Maurice, Les Partis politiques, Paris, Armand Colin, 1951.
– HUARD Raymond, La Naissance du parti politique en France, Paris, Presses de Sciences Po, 1996.
– JANDA Kenneth, Political Parties. A Cross-National Survey, New York, The Free Press, 1980.
– KARVONEN Lauri & KUHNLE Stein (dir.), Party Systems and Voters Alignments Revisited, New York, Routledge, 2001.
– LA PALOMBARA Joseph & WEINER Myron, Political Parties and Political Development, Princeton University Press, Princeton, 1966.
– LAVAU Georges, Partis politiques et réalités sociales. Contribution à une étude réaliste des partis politiques, Paris, Armand Colin, 1953.
– OFFERLÉ Michel, Les Partis politiques, Paris, P.U.F., 1987.
– OSTROGORSKI Moisei, La Démocratie et les partis politiques, Paris, Fayard, coll. « L’Esprit de la cité », 1993 (1ère éd. : 1903).
– RAE Douglas, The political Consequences of electoral Laws, New Haven, Yale University Press, 1967.
– RAE Douglas W. & Michael Taylor, The Analysis of Political Cleavages, New Haven/London, Yale University Press, 1970.
– RIKER William H., The Theory of Political Coalition, New Haven (Connecticut), Yale University Press, 1962.
– ROKKAN Stein & LIPSET Seymour Martin, Structures de clivages, systèmes de partis et alignement des électeurs : une introduction, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2009.
– SARTORI Giovanni, Parties and Party Systems : A Framework for Analysis, Cambridge University Press, New York-Cambridge, 1976 ; traduction française : Partis et systèmes de partis. Un cadre d’analyse, Éditions de l’Université de Bruxelles, coll. « UBlire », 2011.
– SEILER Daniel-Louis, Partis et familles politiques, Paris, Presses universitaires de France, 1980.
– SEILER Daniel-Louis, Les Partis politiques, Paris, Armand Colin, 1993.
– SEILER Daniel-Louis, Clivages et familles politiques en Europe, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, coll. « Science politique », 2011.
– WEBER Max, Le Métier et la vocation d’homme politique, Paris, Plon, coll. « Bibliothèques 10/18 », 2001 [1963].
SÉANCE 6 : L’ACTION POLITIQUE. DES DISCOURS AUX POLITIQUES PUBLIQUES
I) La communication politique
1) Un objet controversé
2) Les enjeux de la communication pour les responsables politiques
II) Les politiques publiques
1) L’action publique
2) Comment une question devient un problème public ?
Bibliographie
Communication politique
– AUSTIN John Langshaw, Quand dire, c’est faire, Paris, Le Seuil, 1970.
– BENNETT Lance, Public Opinion in American Politics, Harcourt Brace Jovanovich, 1980.
– BOURDIEU Pierre, Ce que parler veut dire. L’économie des échanges linguistiques, Paris, Fayard, 1982.
– BRAUD Philippe, Sociologie politique, Paris, Montchrestien, 2008.
– BRETON Philippe & PROULX Serge, L’Explosion de la communication à l’aube du XXIe siècle, Paris, La Découverte, coll. « Sciences et société », 2002.
– EDELMAN Murray, Politics as Symbolic Action : Mass Arousal and Quiescence, New York, Academic Press, 1971.
– GERSTLÉ Jacques, La Communication politique, Paris, Armand Colin, coll. « Compact Civis », 2004.
– LE BART Christian, La Rhétorique du maire entrepreneur, critique de la communication municipale, Paris, Pédone, coll. « Vie locale », 1992.
– RAMONET Ignacio, La Tyrannie de la communication, Paris, Galilée, 1999.
– WOLTON Dominique, Penser la communication, Paris, Flammarion, 1997.
Action publique
– BOUSSAGUET Laurie, JACQUOT Sophie & RAVINET Pauline, Dictionnaire des politiques publiques, Paris, Presses de Sciences Po, 2006.
– GUSFIELD Joseph, La Culture des problèmes publics, Paris, Economica, 2009.
– HASSENTEUFEL Pierre, Sociologie politique : l’action publique, Paris, Armand Colin, 2008.
– JOBERT Bruno & MULLER Pierre, L’État en action, Paris, Presses universitaires de France, 1987.
– JONES Charle, An Introduction to the Study of Public Policy, Belmont, Wadsworth, 1970.
– LASCOUMES Pierre & LE GALÈS Patrick, Sociologie de l’action publique, Paris, Armand Colin, coll. « 128 », 2012.
– MÉNY Yves & THOENIG Jean-Claude, Politiques publiques, Paris, Presses universitaires de France, 1989.
PARTIE III : LES FORMES D’EXPRESSION ET DE PARTICIPATION POLITIQUES
Cette troisième et dernière partie est consacrée à l’étude des différentes modalités par lesquelles les citoyens parviennent à s’exprimer et à participer au jeu politique dans un régime démocratique. Ces modalités sont très variées allant de l’acte de vote à la protestation (manifestations, participation à des mouvements sociaux, grève, etc.). Entre les deux, s’est aujourd’hui imposée la référence à l’opinion publique, mesurée par les sondages, qui est censée exprimer « le point de vue des français » et qui paraît guider, bien souvent, les décisions des hommes politiques. Dès lors, nous tenterons d’éclairer chacun de ces modes d’expression en nous penchant sur les raisons pour lesquelles les citoyens y recourent : pourquoi vote-t-on ou manifeste-t-on ? L’opinion publique traduit-elle la volonté des français ?
SÉANCE 7 : LE VOTE
I) Les modèles collectifs
A) Les modèles écologiques
1) Le modèle de la géographie humaine
2) La postérité de l’analyse écologique aujourd’hui
B) Les autres approches socio-historiques
1) L’approche historique. Le poids des traumatismes historiques
2) Les modèles sociologiques
II) Les modèles individualistes
A) Les modèles psycho-sociologiques : les Écoles de Columbia et du Michigan
1) L’École de Columbia
2/ L’École de Michigan
B) Les théories du choix rationnel
1) Le vote sur enjeux
2) Les théories du choix rationnel
Bibliographie
– BOIS Paul, Paysans de l’Ouest. Des structures économiques et sociales aux options politiques depuis l’époque révolutionnaire dans la Sarthe, Paris, Flammarion, coll. « Science », 1971 (1ère éd. 1960).
– CAMPBELL Angus, CONVERSE Philip, MILLER Waren & STOKES Donald, The American Voter, New York, Wiley and Sons, 1960.
– DOWNS Anthony, An economic Theory of Democracy, New York, Harper, 1957.
– HIMMELWEIT Hilde T., HUMPHREYS Patrick, JAEGER Marianne & KATZ M., How voters decide, Philadelphia, Open University Press, 1986 (1ère éd. 1981).
– LANCELOT Alain & HABERT Philippe, « L’émergence d’un nouvel électeur », in HABERT Philippe & YSMAL Colette (dir.), Les élections législatives de 1988, Paris, Le Figaro-Études Politiques, 1988.
– LAZARSFELD Paul F., BERELSON Bernard & GAUDET Hazel, People’s choice. How The Voter Makes Up His Mind in a Presidential Campaign, New York, Columbia University Press, 1944.
– MICHELAT Guy & SIMON Michel, Classe, religion et politique, Paris, Presses de Science Po, coll. « Académique », 1977.
– NIE Norman H., VERBA Sidney & PETROCIK John R., The changing American Voter, Cambridge (Massachusetts), Harvard University Press, 1976.
– SIEGFRIED André, Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, Paris, Armand Colin, 1913, réimp : Bruxelles, Éditions de l’Université Libre de Bruxelles, 2010.
SÉANCE 8 : L’OPINION PUBLIQUE
I) L’émergence de l’opinion publique
1) Les trois évolutions sémantiques de l’opinion publique
2) Deux espaces publics
II) Les sondages
1) La centralité des sondages dans la pratique politique contemporaine
2) Les critiques envers les sondages
III) Les dispositifs délibératifs et/ou participatifs
1) Délibération et/ou participation ?
2) Les limites des dispositifs délibératifs et participatifs
Bibliographie
– BLONDIAUX Loïc, « Démocratie locale et participation citoyenne », Mouvements, n°18, 2001, pp. 44-51.
– BOURDIEU Pierre, « L’opinion publique n’existe pas », in Questions de sociologie, Paris, Éditions de Minuit, 1984 (1ère éd. : 1973), pp. 222-235.
– CALLON Michel, LASCOUMES Pierre & BARTHE Yannick, Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Paris, Seuil, coll. « La couleur des idées », 2001.
– CHAMPAGNE Patrick, Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique, Paris, Éditions de Minuit, 1990.
– HABERMAS Jürgen, L’espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, traduction française de Marc de Launay, Paris, Payot, coll. « Critique de la philosophie », 1988 (1ère éd : 1962).
– HABERMAS Jürgen, « Notes programmatiques pour fonder en raison une Éthique de la discussion », pp. 63-130, 1983, repris dans HABERMAS Jürgen (dir.), Morale et communication. Conscience et activité communicationnelle, traduction de l’allemand par Chr. Bouchindhomme, Paris, Éd. du Cerf, 1996.
– HABERMAS Jürgen, Droit et Démocratie. Entre faits et normes, traduction de l’allemand par R. Rochlitz et Chr. Bouchindhomme, Paris, Gallimard, 1997 (1ère éd. : 1992).
– LACROIX Bernard, « À quoi servent les sondages ? », Revue de science administrative de la Méditerranée occidentale, n° 22-23, 1988, pp. 123-146.
– MANIN Bernard, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion, coll. « Champs », 1995.
SÉANCE 9 : MOBILISATIONS COLLECTIVES ET MOUVEMENTS SOCIAUX
I) Pourquoi se mobilise-t-on ?
1) L’explication par la psychologie des foules
2) Le modèle de la frustration relative
3) La théorie de la mobilisation des ressources
4) L’École des « Nouveaux Mouvements Sociaux »
5) Les lectures identitaires des mouvements sociaux
II) Comment se mobilise-t-on ? Les répertoires de l’action collective
1) Les répertoires de l’action collective (Tilly)
2) Deux exemples : la manifestation et la grève de la faim
Bibliographie
– FILLIEULE Olivier & PÉCHU Cécile, Lutter ensemble. Les théories de l’action collective, Paris, L’Harmattan, 1993.
– GURR Ted, Why Men Rebel ?, Princeton, Princeton University Press, 1970.
– LE BON Gustave, Psychologie des foules, Paris, Presses universitaires de France, 2003 (1ère éd. : 1895).
– MATHIEU Lilian, Comment lutter ? Sociologie et mouvements sociaux, Paris, Éditions Textuel, 2004.
– NEVEU Erik, Sociologie des mouvements sociaux, Paris, La Découverte, 2002.
– OLSON Mancur, Logique de l’action collective, Paris, Presses universitaires de France, 1987 (1ère éd. : 1965).
SIMÉANT Johanna, La Cause des sans-papiers, Paris, Presses de Sciences Po, 1998.
– TILLY Charles, La France conteste de 1600 à nos jours, Paris, Fayard, 1986.
– TOURAINE Alain, La voix et le regard, Paris, Le Seuil, 1978.
MANUELS & OUVRAGES DE RÉFÉRENCE POUR LE COURS
Des manuels accessibles…
– COHEN Antonin, LACROIX Bernard & RIUTORT Philippe (dir.), Nouveau manuel de science politique, Paris, La Découverte, 2009.
– DORMAGEN Jean-Yves & MOUCHARD Daniel, Introduction à la sociologie politique, Bruxelles, De Boeck, 2010 (3ème édition).
– HAUDEGAND Nelly & LEFÉBURE Pierre (dir.), Dictionnaire des questions politiques, Paris, Éditions de l’Atelier, 2000.
– LECOMTE Jean-Philippe, Manuel de Sociologie politique, Gualino Éditions, 2005.
– Cahiers Français, « Découverte de la Science politique », n° 276, 1996.
… et pour aller plus loin :
– BRAUD Philippe, Sociologie politique, Paris, LGDJ, 8ème éd., 2006.
– DULONG Delphine, Sociologie des institutions politiques, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2012, 124 p.
– LAGROYE Jacques (avec FRANÇOIS Bastien et SAWICKI Frédéric), Sociologie politique, Paris, Presses de Sciences po/Dalloz, 2006 (5ème édition).
Pour approfondir certaines questions :
– AGRIKOLIANSKY Éric, Les partis politiques en France au 20ème siècle, Paris, Armand Colin, 2000.
– BADIE Bertrand & BIRNBAUM Pierre, Sociologie de l’État, Paris, Hachette, 1994 (rééd.).
– CLASTRES Pierre, La Société contre l’État, Paris, Minuit, 1996.
– CORCUFF Philippe, Les nouvelles sociologies, Paris, Nathan, coll. « 128 », 1995.
– DELOYE Yves, Sociologie historique du politique, Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2003.
– GAXIE Daniel, La démocratie représentative, Paris, Montchrestien, coll. « Clefs », 2000.
– IHL Olivier, Le vote, Paris, Montchrestien, coll. « Clefs », 2000.
– MANIN Bernard, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion, 1996 (rééd.).
– OFFERLÉ Michel, Les partis politiques, PUF, coll. « Que Sais-je ? », 1987.
Vous pouvez télécharger le syllabus du CM en format PDF ici: Syllabus_CM_Sociologie politique_St-Étienne_2014-2015
Vous trouverez également le syllabus du TD associé à ce CM en format PDF ici: Syllabus_TD_Sociologie politique_St-Étienne_2014-2015
CM/TD « Introduction à la sociologie politique », Université de Saint-Étienne, 2014-2015 de Thibaut Rioufreyt est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.