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Colloque « Le malheur militant », Lille, 12-13 décembre 2016.

Pour information, le colloque « Le malheur militant » co-organisé par Olivier Fillieule, Catherine Leclercq et Rémi Lefebvre, se tiendra à Lille les 12 et 13 décembre 2016.


Colloque international Ceraps/Crapul/Gresco
« Le malheur militant »
Lille, 12-13 décembre 2016

 


Lieu : Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales, Salle du Conseil Guy Debeyre – 1, place Déliot, Lille

Comité d’organisation : Olivier Fillieule (CRAPUL-IEPHI, Université de Lausanne), Catherine Leclercq (GRESCO, Université de Poitiers), Rémi Lefebvre (CERAPS, Université Lille 2)

Comité scientifique : Philip Balsiger (Institut de sociologie, Université de Neuchâtel), Stéphane Beaud (ISP, Université Paris Ouest Nanterre), Olivier Fillieule (CRAPUL-IEPHI, Université de Lausanne), Catherine Leclercq (GRESCO, Université de Poitiers), Rémi Lefebvre (CERAPS, Université Lille 2), Nicolas Mariot (CESSP-CNRS), Julian Mischi (CESAER-INRA), Julie Pagis (CERAPS-CNRS), Bernard Pudal (CRESPPA-CSU), Frédéric Sawicki (CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

 


PROGRAMME DÉTAILLÉ

Lundi 12 décembre 2016

9h : Accueil

9h30-10h : Introduction par Catherine Leclercq (GRESCO, Université de Poitiers) et Rémi Lefebvre (CERAPS, Université Lille 2)

10h-13h : Session 1. Comprendre la déprise. Les conditions sociales de la non-félicité militante. Discutant : Stéphane Beaud (ISP, Université Paris Ouest Nanterre)

  • Manuel Cervera-Marzal (CESPRA, EHESS) : Podemos, un militantisme tiraillé ? Sociologie d’un mal-être et de ses stratégies d’apaisement

  • Walter Nique Franz (CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : Le militantisme désenchanté. Les logiques sociales du désajustement entre expectatives militantes et pratiques organisationnelles dans un parti émergent

11h15-11h30 : pause 

  • Joseph Hivert (CRAPUL-IEPHI, Université de Lausanne ; Université de Mulhouse) : La genèse sociale d’un rapport malheureux au militantisme : le cas des enfants de détenus politiques au Maroc

  • Pierre Rouxel (CRAPE-Arènes, Université Rennes 1) : S’investir dans l’interpro’, entre engagements renouvelés et espoirs déçus. Le cas de militants d’une UL CGT en Bretagne

14h30-17h30 : Session 2. Tenir sans plaisir ? Ressources et modalités d’adaptation au malheur militant. Discutant : Bernard Pudal (CRESPPA-CSU)

  • Julie Pagis et Karel Yon (CERAPS, Université Lille 2) : Le désarroi militant au travail : regards croisés d’établis et de syndicalistes

  • Clémentine Comer (CRAPE-Arènes, Université Rennes 1) et Bleuwenn Lechaux (CRAPE-Arènes, Université Rennes 2) : (Fortune et) infortune de la femme engagée. Le malaise des militantes dans les organisations de la gauche radicale des années 1970

15h45-16h : pause

  • Inès Marie : Les logiques sociales d’adaptation au parti chez les cadres d’un parti politique français

  • Karine Lamarche (CENS, Université de Nantes) : L’exit par l’exil ? Penser le lien entre désengagement et émigration : le cas des militant.e.s israélien.ne.s contre l’occupation

Mardi 13 décembre 2016

9h30 : Accueil

10h-13h : Session 3. Comment remobiliser ? La gestion institutionnelle du désarroi. Discutant :  Frédéric Sawicki (CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

  • Nicolas Simonpoli (ISP, Université Paris Ouest Nanterre) : Condamné à rester ? Le désarroi d’un permanent cégétiste en reconversion professionnelle

  • Kevin Vacher (CRESPPA-CSU, Université Paris 8) : Deuils politiques et politiques du deuil. Criminalités organisées, mobilisations sociales et engagements (in)attendus

11h15-11h30 : pause

  • Yann Raison du Cleuziou (Centre Emile Durkheim, Université de Bordeaux): Entre mystique et sollicitude : les répertoires de gouvernement des prêtres éprouvés par la « tentation »  (années 1940-1970)

  • Fabien Carrié (ISP, Université Paris Ouest Nanterre) : Politiser le désarroi militant : histoire sociale des concepts et labels de « végéphobie » et de « veggie pride » dans le mouvement animaliste français

14h30-17h : Session 4. Objectiver la souffrance. Outils scientifiques et transferts disciplinaires. Discutante : Mathilde Pette (CRESEM, Université de Perpignan)

  • Nicolas Azam (CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : Des communistes français au parlement européen. La gestion incertaine de l’éloignement et de la pluri-appartenance institutionnelle

  • Philippe Gottraux, Cécile Péchu, Nuno Pereira (CRAPUL-IEPHI, Université de Lausanne) : Les scissions dans l’extrême gauche : entre malheur militant, épuisement des rétributions et dimensions politiques. Le cas d’organisations marxistes-léninistes en Suisse dans les années 1970

15h30-15h45 : pause

Stéphanie Dechezelles (CHERPA, IEP d’Aix-en-Provence) : La peine d’en être ? Émotions et rétributions dans l’engagement contre les siens. L’exemple des conflits autour de projets éoliens terrestres

16h45-17h : Conclusion par Olivier Fillieule (CRAPUL-IEPHI, Université de Lausanne)

 

Fiche méthodologique n° 1: La transcription d’entretiens en sciences sociales

Comment transcrire un entretien dans le cadre d’une enquête empirique en sciences sociales ? Comment restituer fidèlement le propos de l’interviewé, la teneur de l’interlocution avec l’intervieweur tout en rendant lisible le résultat final ? Quel degré de finesse dans la restitution convient-il d’adopter ? Voilà autant de questions auxquelles cette fiche méthodologique entend répondre. Celle-ci est construite en six parties.

Une première partie aborde les différents outils – logiciels et matériels – à la disposition du transcripteur pour lui faciliter le travail et réduire le temps consacré par entretien: logiciels de traitement de texte (Libre Office) et de lecture audio, pédaliers de transcription, logiciels de transcription (comme Sonal ou Transcriber), logiciels de reconnaissance vocale (Dragon, Express Scribe, Vocals) ou encore dispositions de clavier alternatives comme Dvorak ou Bépo.

Une seconde partie, très pratico-pratique, vise à répondre à des questions : où dois-je enregistrer mes fichiers sur mon disque dur ? Dans quel format ? Sous quel nom ? Le nommage des fichiers de transcription en particulier révèle, on le verra des enjeux pratiques mais aussi méthodologiques non négligeables.

Une troisième partie vise à présenter les applications concrètes du principe de restitution fidèle de la parole de l’enquêté: doit-on corriger les fautes? Comment rendre compte des hésitations?

Une quatrième partie propose un code typographique qui reprend pour l’essentiel les normes typographiques françaises en vigueur mais en les adaptant à la spécificité de la transcription d’entretien. Comment écrire et utiliser la ponctuation, les parenthèses, les phatiques et onomatopées, les sigles, les majuscules ou encore les guillemets pour restituer ce qui est dit.

Une cinquième partie porte sur la mise en page des transcriptions d’entretiens: insertion d’une notice de présentation du contexte d’entretien, utilisation d’une feuille de style, identification des énonciateurs ou encore insertion de paratextes pour enrichir la compréhension du contexte de l’entretien et donc du sens des énoncés seront ainsi abordées.

Une sixième et dernière partie, enfin, propose quelques réflexions et conseils pratiques sur l’opportunité et la manière de réaliser une seconde version de la transcription, lissée afin d’en faciliter la lecture et l’analyse.


Cette fiche méthodologique est disponible gratuitement et en ligne sur l’archive ouverte HAL-SHS. Pour y accéder, veuillez cliquer sur ce lien: https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01339474/document


Licence Creative Commons
Fiche méthodologique n° 1: La transcription d’entretiens en sciences sociales de Thibaut Rioufreyt est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Fondé(e) sur une œuvre à http://www.thibaut.rioufreyt.fr/2016/06/28/fiche-methodologique-n-1-transcription-dentretiens-sciences-sociales/.

Webinar Mate-SHS: « Alex Alber présente le logiciel SONAL », 6 juin 2016

Le réseau MATE-SHS1 organise un webinar2 lundi 6 juin 2016 de 15h30 à 17h. Alex Alber, Maître de conférences en sociologie à l’Université de Tours et chercheur au laboratoire CITERES, présentera à cette occasion le logiciel SONAL qu’il a développé et qui permet de transcrire, organiser et analyser des données issus d’entretiens. Sonal est un logiciel gratuit (malheureusement pas (encore) open source) qui travaille directement sur les fichiers sons, avec le principe d’un surligneur sur la bande sonore. Après sélection, l’utilisateur peut retranscrire et colorer par thématiques différentes parties de l’entretien. L’ensemble du corpus d’entretiens est ensuite compilé pour aboutir à un « mur d’extraits » qui offre une vision d’ensemble des différentes thématiques. Ce logiciel permet en quelque sorte de voyager facilement au sein de son corpus audio-textuel, et de réécouter ou relire certains passages de manière aisée, car on retrouve les extraits simplement grâce au codage effectué préalablement. Le logiciel permet également d’obtenir des statistiques générales sur tout ou une partie du corpus (durée totale, pourcentage de retranscription, répartition des thématiques, lexicométrie), et de fournir quelques premières statistiques de base (tris à plat). La formation permettra de découvrir les différentes fonctionnalités de ce logiciel libre, et de le prendre en main.

1 MATE-SHS (Méthodes Analyses Terrains Enquêtes en Sciences Humaines et Sociales) est un réseau métier initié et porté par des ingénieur.e.s qui travaillent à la production, au traitement, à l’analyse et à la représentation des données dans la recherche en Sciences Humaines et Sociales (SHS). Pour plus de détails, voir le site des MATE-SHS : http://mate-shs.cnrs.fr/?lang=fr

2 Terme anglais issu de la contraction des mots Web et seminar, que l’on traduit parfois en français par webinaire, désignant un séminaire multimédia et interactif, réunissant des spécialistes, accessible en ligne sur inscription, et que l’on peut suivre, en direct ou en différé, sur le Web, afin de parfaire ses connaissances sur un thème, notamment dans le domaine des technologies de l’information.

Formation « Le marqueur, le ciseau et le tube de colle version 2.0. Formation à deux logiciels d’aide à l’analyse qualitative : Atlas.ti et Sonal », ENS de Lyon, 16 octobre 2015

J’organise un atelier d’initiation à deux logiciels d’aide à l’analyse qualitative intitulée : « Le marqueur, le ciseau et le tube de colle version 2.0. Formation à deux logiciels d’aide à l’analyse qualitative : Atlas.ti et Sonal ». Cette session est organisée dans le cadre des Ateliers des pratiques numériques (APN), co-organisés par par les laboratoires lyonnais suivants : le Centre Max Weber (UMR 5283) / Environnement Ville Société (UMR 5600) / Triangle (UMR 5206), le LARHRA et HiSoMA. L’atelier aura lieu le 16 octobre 2015, de 14h à 18h, en salle R253, à l’ENS de Lyon (site Descartes).

Présentation de l’atelier

Derrière le vocable un peu bizarre de CAQDAS (computer-assisted qualitative data analysis software), existe toute une série de logiciels d’aide à l’analyse qualitative. Encore peu utilisés en France, ces outils peuvent s’avérer extrêmement utiles depuis le traitement des matériaux (la transcription des bandes son) jusqu’à leur analyse (via la création de catégories interprétatives qui peuvent se recouper) en passant par toute une série d’opérations (annotation, création de liens entre les documents, etc.) Cette formation vise moins à apprendre à utiliser tel ou tel logiciel qu’à donner une série d’informations pratiques et surtout de réflexions méthodologiques permettant à ceux qui seraient intéressés d’y voir plus clair avant de se lancer. La première partie de l’atelier sera consacrée à répondre à quelques grandes questions, suivant une réflexion problématique progressive :

  1. Est-ce qu’un CAQDAS est l’outil le plus adapté à la problématique qui est la mienne et au corpus que j’ai construit ? Les logiciels de statistique textuelle (analyse automatique) ou d’analyse par registre (analyse semi-automatique) ne seraient-ils pas plus adaptés ?
  2. Si c’est effectivement le cas, est-ce que cela vaut le coup ? La question ici n’est plus de savoir si cela me servirait mais de mesurer le rapport entre ce que ça peut m’apporter et ce que cela exige de moi. Les CAQDAS sont d’un usage relativement simple, ce d’autant plus qu’ils ont été conçus pour la plupart à partir des pratiques de travail des chercheurs qualitatives, voire par ces derniers eux-mêmes. Il y a néanmoins un coût d’entrée à la fois pratique pour l’apprentissage du logiciel et intellectuel pour penser son usage et se l’approprier.

Une fois ces deux grandes questions liminaires posées, une fois actée la décision de recourir à un CAQDAS, un nouveau problème se pose à l’apprenti-utilisateur : quel logiciel choisir ? Pourquoi celui-là plutôt qu’un autre ? Cette étape est malheureusement trop souvent impensée et le choix se fait le plus souvent selon l’opportunité qui se présente ou la facilité avec laquelle on peut se le procurer. Choisir untel plutôt qu’un autre n’est pas anodin. De là deux questions qu’il convient de se
poser :

  1. Quel est l’outil le plus adapté à mes moyens ? Moyens financiers dans la mesure où, parmi les CAQDAS, les logiciels propriétaires sont d’un coût à l’unité relativement élevé, en tout cas trop cher pour bon nombre de précaires. Moyens linguistiques également dans la mesure où, dans certains cas, le tutoriel comme l’interface ne sont pas disponibles en langue française.
  2. Quel est l’outil le plus adapté à mes besoins ? Les CAQDAS forment une grande famille parmi laquelle les logiciels ne font pas tout à fait la même chose, ne reposent pas tout à fait sur la même épistémologie embarquée. À cet égard, il convient de se prémunir contre la présentation commerciale de certains de ces outils qui, étant d’abord des produits à vendre sur un marché concurrentiel, prétendent tout faire et ne pas avoir de préférence méthodologique ou théorique.

Au terme de cette réflexion problématique, la deuxième partie de la formation visera à entrer cette fois dans l’utilisation de deux CAQDAS : Atlas.ti et Sonal. Il ne s’agira pas d’une formation technique pour apprendre à utiliser ces logiciels mais de se faire une idée plus précise de leurs fonctionnalités et de leur application à des questions de recherche. Non pas comment utiliser le logiciel mais comment je pourrais l’utiliser pour répondre à tel problème de terrain ? Sur la base d’exemples tirés d’enquêtes empiriques réalisées ou en cours, il s’agira de montrer l’usage respectif d’Atlas.ti et Sonal pour l’analyse qualitative d’entretiens, sous leur forme transcrite pour le premier,
à partir directement de l’enregistrement sonore pour le second, mais aussi les vertus qu’il y a à combiner dans une même enquête ces logiciels.

Atlas.ti permet de centraliser et de traiter toutes sortes de documents tapuscrits : des notes de terrains, des retranscriptions d’entretiens, des notes de lectures ou de séminaires, des éléments bibliographiques, des récits intermédiaires, des textes de communication, etc. Nous reviendrons sur quatre des vertus principales de ce logiciel dans leur traitement :

  1. coder les extraits de documents, c’est-à-dire leur attribuer des étiquettes liées à des
  2. catégories d’analyse
  3. permettre une gestion et une navigation facile et rapide entre les documents ;
  4. aider à la conceptualisation, à travers la création et la visualisation de liens et de
  5. regroupements entre les codes
  6. annoter ses hypothèses, idées, débuts d’interprétation de apssages à travers la création de mémos

Sur le plan du codage et de la navigation dans les résultats, Sonal s’apparente largement à ce que propose Atlas.ti, à deux exceptions près. D’une part, le travail de codage repose sur des « thématiques » et des « mots clés » et non sur des « codes ». On est donc plus dans une logique d’indexation thématique ou de chapitrage que dans une logique de codage à proprement parler.

D’autre part, la segmentation des matériaux est d’abord pensée pour s’opérer sur la bande sonore plutôt que sur le texte (même s’il est également possible de le faire sur le texte seul). On « découpe » la bande (ou le texte) en « extraits » qui, si on leur associe une thématique, sont représentés par des marqueurs colorés « collés » sur la bande. Un peu comme si l’on utilisait des feutres marqueurs directement sur la bande.

Atelier méthodologique analyse textuelle, Tours, 27-28 mai 2015

La Maison des Sciences de l’Homme Val de Loire, l’UMR CITERES et l’Association des Doctorants en SHS de Tours (ADSHS) ont organisé à Tours un atelier méthodologique les 27 et 28 mai 2015 sur le thème « Analyse de discours, analyse de contenu, quels enjeux, quels outils ? ou comment s’y retrouver dans les techniques qualitatives informatisées en SHS ». Vous trouverez ici le programme de ces deux journées de formation très intéressantes en pièce jointe (Atelier_méthodologique_Tours_programme_2015_05) ainsi que le lien vers la page web de l’événement sur le site de la MSH Val de Loire. Ce type de formations méthodologique s’avère précieux car il peut contribuer à enrichir la boîte à outils du chercheur en sciences sociales en fournissant techniques et méthodes de collecte, de structuration et d’analyse des données empiriques.